ÉGYPTE : Un nouveau soleil industriel se lève sur le canal de Suez

L’Égypte vient de franchir une étape décisive dans sa marche vers la souveraineté énergétique et industrielle. Au cœur de la zone économique du canal de Suez, véritable carrefour du commerce mondial, le pays amorce la construction d’un complexe de fabrication solaire d’envergure, illustrant sa volonté de s’imposer comme un acteur régional majeur des énergies renouvelables.

Lancement du complexe de fabrication de panneaux solaires de 220 millions USD Légende : Lancement du complexe de fabrication de panneaux solaires de 220 millions USD

Le lundi 15 décembre, les autorités égyptiennes ont officiellement lancé les travaux d’un complexe industriel intégré dédié à la production de cellules solaires, de panneaux photovoltaïques et de systèmes de stockage d’énergie. Baptisé ATUM Solar, ce projet stratégique prend racine dans la zone industrielle TEDA Egypt, à Ain Sokhna, sur une superficie de 200 000 m², pour un investissement total estimé à 220 millions de dollars.

Pensé comme un véritable écosystème industriel, le complexe comprendra une usine de cellules solaires d’une capacité annuelle de 2 GW, une unité de fabrication de panneaux photovoltaïques également de 2 GW, ainsi qu’une installation dédiée aux systèmes de stockage d’énergie pouvant atteindre 1 GWh. Une infrastructure complète, conçue pour répondre aux standards internationaux et soutenir la montée en puissance de la filière solaire égyptienne.

Le développement du projet est porté par un consortium multinational réunissant des acteurs de quatre pays : le géant chinois JA Solar, en qualité d’investisseur technologique, l’entreprise égyptienne AH pour la gestion industrielle, la société émiratie Global South Utilities (GSU) et le fonds bahreïni Infinity Capital. Selon les autorités, la production de cellules solaires sera intégralement orientée vers l’exportation, tandis que les systèmes de stockage d’énergie serviront en priorité le marché local, avec une ouverture ciblée vers certains marchés régionaux.

Cette initiative s’inscrit dans une vision plus large. En novembre dernier, Hossam Heiba, directeur général de la General Authority for Investment and Free Zones (GAFI), annonçait le lancement d’une production industrielle de panneaux solaires à grande échelle dès le début de 2026, avec un taux de contenu local pouvant atteindre 90 %. Plusieurs usines devraient ainsi entrer en activité dès le premier trimestre 2026, marquant un tournant structurant dans l’émergence d’une industrie nationale des énergies renouvelables.

Au-delà des chiffres, le projet ATUM Solar incarne une ambition claire : transformer l’Égypte en une plateforme régionale de production, d’innovation et d’exportation d’énergie propre. En misant sur le solaire et le stockage, le pays entend non seulement verdir son mix électrique, mais aussi capter une part croissante de la chaîne de valeur mondiale des technologies vertes, à l’heure où la transition énergétique redessine les équilibres industriels mondiaux.


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