TRANSITION ÉNERGÉTIQUE EN AFRIQUE AUSTRALE : En Zambie, le solaire s’impose pour sécuriser un mix trop dépendant de l’hydroélectricité

Face aux effets croissants du changement climatique sur ses grands barrages, la Zambie accélère le déploiement de centrales solaires dans sa province du Sud. Trois nouveaux projets majeurs ont été lancés début décembre pour diversifier un système électrique encore largement alimenté par l’hydroélectricité.

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Dans la province du Sud, véritable cœur hydroélectrique de la Zambie, le paysage énergétique est en pleine mutation. Le gouvernement zambien et la compagnie nationale d’électricité, Zesco, viennent d’y lancer trois projets stratégiques : deux centrales solaires l’une de 100 MW à Chirundu, l’autre de 35 MW à Choma ainsi qu’une nouvelle ligne d’évacuation de 330 kV. Ces chantiers, initiés les 4 et 8 décembre, s’inscrivent dans l’ambition nationale d’ajouter 1 000 MW de capacités solaires afin de renforcer la résilience d’un réseau historiquement fragilisé par les aléas climatiques.

Les deux nouvelles centrales se situent dans une zone hautement symbolique : celle qui abrite Kafue Gorge Upper, Kafue Gorge Lower et Kariba North Bank, trois barrages emblématiques fournissant près de 90 % de la production électrique nationale, selon l’Agence internationale de l’énergie. Si cette concentration géographique a longtemps assuré un approvisionnement stable, elle rend aujourd’hui le pays extrêmement vulnérable aux épisodes de sécheresse qui affectent les réserves d’eau et provoquent des déficits de production.

Accélérer le déploiement du solaire apparaît désormais comme une nécessité. Source d’énergie propre, rapide à installer et complémentaire de l’hydroélectricité, elle permet d’amortir l’impact des variations hydrologiques. Le chantier de Chirundu doit être achevé en seulement dix mois et créer plus de 600 emplois, tandis que celui de Choma — confié à China Energy Engineering Group Hunan Electric Power Design Institute — mobilisera environ 300 travailleurs.

La nouvelle ligne de 330 kV constitue un maillon essentiel de cette stratégie, en facilitant l’intégration de futures capacités de production. Elle permettra notamment l’acheminement de l’électricité issue de projets thermiques à venir, tels que la centrale à charbon de 600 MW de Sinazongwe ou encore l’extension de 300 MW de la centrale de Mamba. Une diversification assumée, mêlant renouvelables et fossiles, destinée à bâtir un mix énergétique plus robuste.

L’objectif est clair : sécuriser l’approvisionnement afin de soutenir la croissance du pays, en particulier celle du secteur minier, pilier de l’économie zambienne, qui dépend d’une énergie disponible en continu et en quantité suffisante.


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