GHANA : Une révolution énergétique en marche grâce au gaz domestique

Le Ghana s’engage dans une profonde mutation de son secteur électrique avec l’ambition de réduire jusqu’à 75 % ses coûts de production grâce au gaz naturel. Face à une dette énergétique qui pèse lourdement sur ses finances publiques, le pays mise désormais sur l’exploitation accrue de ses ressources gazières locales pour alléger sa facture énergétique et stabiliser l’approvisionnement.

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Selon le rapport « Deloitte’s Analysis of the 2026 Budget Statement », publié en novembre 2025 et relayé par la presse ghanéenne, le gouvernement a inscrit dans son budget 2026 une réforme majeure baptisée « Gas-to-Power Transformation ». Cette stratégie vise à substituer progressivement le fioul et l’huile légère par du gaz domestique dans les centrales électriques, une option nettement moins coûteuse.

Les données de Global Legal Insights montrent qu’en 2023, le Ghana a produit 24 264 GWh d’électricité, dont 61,53 % issus de centrales thermiques fonctionnant principalement aux combustibles importés. L’hydroélectricité représentait 37,86 %, tandis que les énergies renouvelables ne comptaient que pour 0,61 %.

Pour renforcer l’intégration du gaz local, le gouvernement s’appuie sur la hausse de la production nationale. Les champs Jubilee et TEN ont porté leurs livraisons quotidiennes de 110 à 130 millions de pieds cubes, tandis que le projet OCTP (opéré par ENI et Vitol) a augmenté sa capacité de traitement de 240 à 270 millions de pieds cubes par jour. De nouveaux accords prévoient aussi l’acheminement de 150 millions de pieds cubes supplémentaires vers les centrales électriques.

Cette montée en puissance du gaz domestique est perçue comme un levier essentiel pour réduire les charges du secteur, dont le déficit pourrait atteindre 2,2 milliards de dollars d’ici fin 2025, selon le FMI. D’ailleurs, le Budget 2025 a déjà consacré 27,1 milliards de cedis (environ 1,7 milliard de dollars) pour combler les arriérés et couvrir les coûts de production.

Toutefois, Deloitte souligne plusieurs contraintes qui pourraient ralentir la transition : retards dans les infrastructures, incertitudes dans l’approvisionnement en gaz et défis de financement. Le rapport insiste sur la nécessité pour l’État de sécuriser les investissements et de garantir la fourniture quotidienne de 70 millions de pieds cubes de gaz au secteur électrique, un volume jugé indispensable pour réduire durablement les coûts et la dette énergétique du pays.



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