SORTIE DU FOSSILE : Les négociations s’accélèrent à Belém autour d’une feuille de route ambitieuse

Deux ans après que la COP28 a reconnu la nécessité de s’éloigner des combustibles fossiles, les discussions de la COP30 se crispent autour d’un enjeu majeur : adopter, ou non, une feuille de route mondiale pour sortir progressivement du pétrole, du gaz et du charbon. Plus de 80 pays demandent une avancée historique, tandis qu’un noyau dur de producteurs freine toujours.

COP30 Légende : COP30

La dynamique qui avait émergé lors de la COP28 semblait ouvrir la voie à une transition énergétique plus résolue : pour la première fois, les États avaient admis la nécessité de réduire la place des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques. Deux ans plus tard, à Belém, au Brésil, cette ambition se retrouve au cœur d'un débat crucial : quelles actions concrètes adopter pour traduire cette déclaration en réalité ?

Selon The Guardian, plus de 80 pays, soutenus par un large éventail d’États d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et de l’Union européenne, réclament désormais l’adoption d’une feuille de route formelle pour sortir du fossile. L’appel est porté par l’envoyée climat des Îles Marshall, qui estime comme de nombreux autres négociateurs que les objectifs climatiques resteront inatteignables tant que la dépendance mondiale au pétrole, au gaz et au charbon restera inchangée.

A cet effet, la présidence brésilienne de cette COP a présenté, mardi 18 novembre 2025, une première version d’un texte évoquant explicitement la possibilité d’adopter une telle feuille de route. Une initiative saluée par les pays favorables à l’accélération de la transition. Ce document provisoire doit désormais être révisé après une série de consultations avec l’ensemble des groupes de négociation.

Toutefois, cette proposition ne fait pas l’unanimité. L’Arabie saoudite, en particulier, continue de s’opposer à toute formulation évoquant une sortie des combustibles fossiles. D’autres États producteurs, comme la Russie ou la Bolivie, pourraient également entraver les discussions à en croire les informations relayées sur Agence ecofin.

En outre, les soutiens à cette feuille de route tiennent à désamorcer les inquiétudes : il ne s’agit pas d’imposer une trajectoire uniforme. Chaque pays progresserait à son propre rythme, en fonction de ses réalités économiques, sociales et énergétiques. L’objectif est commun, mais les chemins restent pluriels.

Cependant, une condition s’impose : aucune transition ne sera possible sans garantie financière, ni sans accès à des technologies propres abordables et disponibles à grande échelle. Deux éléments encore très insuffisants aujourd’hui.


Partager :