L’urgence climatique : une menace globale et multidimensionnelle

Dès l’ouverture de son intervention, le Ministre Tonato a insisté sur la gravité de la situation : « L’urgence climatique n’attend pas ; les extrêmes se multiplient, la survie de l’espèce humaine, particulièrement dans les régions sous-développées, est menacée, le temps presse. » Pour le Bénin, le changement climatique n’est plus seulement une question environnementale. Il s’agit désormais d’un enjeu de sécurité, de santé publique et de développement économique et social. Cette réalité, a-t-il souligné, est partagée par l’ensemble des pays africains et par la majorité des nations dites sous-développées.

Le Bénin, faible émetteur mais acteur engagé

Bien que le Bénin figure parmi les pays à faibles émissions de gaz à effet de serre, il n’entend pas rester en marge de la dynamique mondiale. Le pays s’est inscrit dans une trajectoire de croissance verte, inclusive et résiliente. Sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) a été actualisée à plusieurs reprises, avec pour ambition de réduire substantiellement ses émissions d’ici 2030 et, surtout, de renforcer la résilience des populations face aux effets des dérèglements climatiques.

Cette volonté s’incarne dans des politiques publiques concrètes. À travers les Programmes d’actions du Gouvernement et le Programme Environnement, Forêt et Climat, le Bénin a déjà entrepris des initiatives majeures : restauration d’écosystèmes dégradés, développement de l’accès aux énergies renouvelables, adaptation de l’agriculture aux nouvelles conditions climatiques. Ces actions témoignent d’une approche intégrée qui associe protection de l’environnement, développement durable et amélioration des conditions de vie des citoyens.

Des efforts qui nécessitent une solidarité internationale

Cependant, le Ministre Tonato a rappelé que les efforts nationaux, aussi louables soient-ils, ne peuvent suffire sans un soutien international concret. Il a ainsi formulé trois demandes précises à la communauté mondiale :

·        Faciliter l’accès aux financements climatiques, en réduisant les barrières administratives et linguistiques qui freinent les pays francophones et autres nations en développement.

·        Assurer un accompagnement technique de qualité, afin de renforcer les compétences nationales et de permettre aux pays comme le Bénin de développer une expertise locale solide.

·        Garantir un partage équitable des technologies nouvelles, pour que les innovations ne soient pas réservées aux pays riches mais profitent également aux États vulnérables.

Ces revendications traduisent une volonté de passer des discours aux actes. Pour le Bénin, il est impératif que les promesses faites lors des grandes conférences internationales se traduisent en mesures tangibles et accessibles.

Respect des engagements pré-2030

Le Ministre a également insisté sur la nécessité pour les partenaires internationaux de respecter leurs engagements financiers et techniques avant 2030. Les États parties doivent s’organiser pour concrétiser rapidement les conclusions des négociations. Le Bénin, de son côté, demeure ouvert à la coopération multilatérale et bilatérale, ainsi qu’à toutes les innovations susceptibles de favoriser un développement sobre en carbone et véritablement résilient.

Une vision pour l’avenir

Au-delà des chiffres et des programmes, l’intervention de José Tonato à la COP 30 s’est voulue un appel à l’action collective. Le Ministre a affirmé sa conviction que seule une mobilisation urgente, audacieuse et solidaire permettra de garantir un avenir vivable aux générations actuelles et futures. « Faisons donc de l’ambition climatique d’ici 2030 une réalité tout simplement », a-t-il conclu, invitant l’ensemble des délégués à transformer les engagements en résultats concrets.

La voix du Bénin à Belém résonne comme celle de nombreux pays vulnérables qui, bien que faiblement responsables des émissions mondiales, subissent de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique. L’intervention du Ministre Tonato rappelle que la justice climatique ne peut être dissociée de la solidarité internationale. En mettant en avant ses propres efforts et en appelant à une coopération renforcée, le Bénin montre que la transition écologique est possible, mais qu’elle exige une volonté partagée et des moyens équitables.

À la COP 30, le message est clair : l’ambition climatique doit se traduire en actions concrètes et tangibles avant 2030. Le Bénin, par la voix de son Ministre, s’engage résolument sur cette voie et invite la communauté internationale à faire de même.