Face à la prolifération des contenus trompeurs autour du climat, douze pays ont approuvé une nouvelle Déclaration sur l’intégrité de l’information. Présenté à Belém, ce texte vise à garantir la fiabilité des messages climatiques, protéger les acteurs de l’information et soutenir la recherche, alors que plusieurs régions, dont l’Afrique, restent fortement exposées aux manipulations en ligne.
Légende : COP30
Dans un contexte mondial marqué par la montée de la désinformation, la COP30, organisée à Belém, a été le théâtre d’une avancée majeure : le lancement de la Déclaration sur l’intégrité de l’information sur les changements climatiques. Présenté par l’Initiative mondiale pour l’intégrité de l’information, ce texte fixe un cadre commun destiné à renforcer la fiabilité des contenus portant sur le climat.
Douze pays ont déjà apporté leur soutien à cette Déclaration : la Belgique, le Brésil, le Canada, le Chili, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, la Suède et l’Uruguay. Les engagements pris portent notamment sur la qualité et l’exactitude de l’information, la protection des journalistes et chercheurs, le développement de médias capables de couvrir les enjeux climatiques, ainsi que l’accès pour tous à des données claires et vérifiables.
Le texte prévoit également d’intégrer ces principes au programme d’action pour l’autonomisation climatique au sein de la CCNUCC. Il insiste par ailleurs sur la nécessité de soutenir financièrement la recherche, en particulier dans les pays en développement, où les besoins sont criants.
L’Initiative mondiale a confirmé l’arrivée de nouveaux membres et la montée en puissance de son fonds associé : depuis juin 2025, 447 projets issus de près de cent pays ont été déposés. Un premier financement d’un million de dollars, fourni par le Brésil, permettra de soutenir une série initiale d’initiatives dédiées à la lutte contre la désinformation.
Mais un point attire l’attention : aucun pays africain ne figure pour l’instant parmi les signataires. Un contraste saisissant pour un continent où la circulation de contenus trompeurs est pourtant particulièrement intense. De nombreuses études montrent que les campagnes de désinformation s’y sont multipliées avec l’essor des réseaux sociaux, s’amplifiant dans des contextes politiques, sanitaires ou sociaux sensibles.
Cette vulnérabilité informationnelle est d’autant plus préoccupante que les pays africains figurent parmi les plus exposés aux impacts du changement climatique et ont un besoin urgent de renforcer leurs capacités d’adaptation. La Déclaration pourrait constituer un levier déterminant pour améliorer la qualité de l’information climatique, à condition qu’un effort d’inclusion soit mené dans les prochains mois.