Dans une démarche destinée à réduire l’empreinte environnementale liée à la forte dépendance du pays aux importations, le gouvernement sénégalais a décidé de suspendre temporairement, pour un mois les autorisations d’importation de riz. Une mesure inédite qui intervient alors que les stocks nationaux peinent à être écoulés, tandis que le marché demeure saturé par le riz importé, acheminé par des chaînes logistiques particulièrement polluantes.
Légende : Importation du riz
Le Sénégal, troisième consommateur de riz en Afrique de l’Ouest, couvre moins d’un tiers de ses besoins grâce à sa production locale. Cette dépendance prolongée entraîne un recours massif aux importations, dont le transport maritime représente une source importante d’émissions de gaz à effet de serre.
En annonçant la suspension de la délivrance des Déclarations d’Importation de Produits Alimentaires (DIPA), le ministère de l’Industrie et du Commerce entend créer une fenêtre pour rééquilibrer le marché tout en réduisant, même temporairement, les flux importés à forte empreinte carbone.
Une mesure discutée avec les acteurs de la filière
Cette décision est issue d’une réunion coordonnée par l’Agence de Régulation des Marchés (ARM), qui a rassemblé producteurs, transformateurs, acteurs de la filière rizicole et services publics. L’objectif affiché est de ralentir l’arrivée de riz importé pour permettre l’utilisation des stocks nationaux et encourager une dynamique plus favorable à la production locale.
Déjà en octobre, les producteurs de Dagana signalaient l’existence de près de 195 000 tonnes de riz paddy et usiné non écoulées. « Le riz importé arrive en grande quantité et bloque la circulation du riz local », expliquait alors Baba Diallo. Une situation paradoxale dans un pays qui cherche à renforcer sa résilience alimentaire et environnementale.