TRANSFORMATION NUMÉRIQUE ET RÉSILIENCE CLIMATIQUE : Le Zimbabwe parie sur l’agriculture numérique pour relever les défis du secteur

Confronté à la sécheresse, aux parasites et aux aléas climatiques, le Zimbabwe mise sur la numérisation de son agriculture. Avec l’appui de la FAO, le pays déploie des solutions technologiques et écologiques pour accroître la productivité, renforcer la sécurité alimentaire et soutenir la transition vers une agriculture durable.

Agriculture numérique Légende : Agriculture numérique

Comme de nombreux pays africains, le Zimbabwe accélère l’intégration du numérique dans son secteur agricole, pilier essentiel de son économie. Soutenu par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le pays engage une transformation profonde de ses pratiques agricoles afin d’améliorer la productivité et de faire face aux défis climatiques.

Dans un communiqué publié le 4 novembre 2025, la FAO a salué les progrès réalisés, estimant que « l’approche intégrée positionne le Zimbabwe comme un leader régional en matière d’agriculture numérique et de développement rural respectueux du climat ». Cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par des sécheresses récurrentes, des pluies irrégulières et des épidémies de parasites, qui fragilisent la production et la sécurité alimentaire du pays.

Pour y remédier, plusieurs projets innovants sont en cours. Le programme EOSTAT aide notamment le Zimbabwe à exploiter les données satellitaires et les analyses géospatiales pour le suivi des cultures, la cartographie des terres agricoles, l’évaluation de l’usage des sols et la mise en place d’alertes précoces en cas de sécheresse ou d’invasion de ravageurs. Ces informations, disponibles en temps réel, permettent aux agriculteurs et aux décideurs d’adapter leurs stratégies sur la base de données scientifiques fiables.

En parallèle, la FAO appuie le déploiement de systèmes d’irrigation solaire, une solution qui réduit les coûts énergétiques tout en améliorant l’accès à l’eau pour les petits exploitants. Le pays investit aussi dans la numérisation de la surveillance sanitaire animale, notamment pour suivre la résistance aux antimicrobiens dans les laboratoires, conformément à l’approche mondiale « Une seule santé », qui relie santé humaine, animale et environnementale.

À travers son Initiative des villages numériques, la FAO et ses partenaires locaux favorisent l’émergence de hubs ruraux connectés, combinant applications mobiles agricoles, services financiers numériques et plateformes de conseil en ligne. Ces outils permettent aux agriculteurs d’accéder à des prévisions météorologiques, à une expertise technique et à de nouveaux marchés, tout en stimulant l’entrepreneuriat local.

Secteur stratégique, l’agriculture représente un pilier de l’économie zimbabwéenne : elle fournit 63 % des matières premières industrielles, génère 30 % des exportations et contribue à 15 % du PIB national, selon l’Agence de promotion des investissements du Zimbabwe. D’après la Banque mondiale (2023), plus de la moitié de la population active (53 %) travaille dans ce secteur.

En misant sur la numérisation et l’innovation, le Zimbabwe espère transformer durablement son agriculture, renforcer sa résilience et assurer la sécurité alimentaire d’une population confrontée à des défis climatiques croissants.


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