Ils sont 32 journalistes venus de 10 pays d’Afrique de l’Ouest, sélectionnés pour porter haut les récits de la biodiversité. À travers une formation inédite initiée par le Centre for Climate Change & Food Security (CCCFS) en partenariat avec le média nigérian The North Journal (TNJ), ces acteurs de l’information s’apprêtent à devenir des sentinelles environnementales régionales.
Placée sous le thème « La biodiversité compte : comment les récits africains peuvent façonner un avenir durable », cette première édition de formation vise à renforcer les compétences journalistiques en matière de biodiversité et de protection de l’environnement. Un enjeu crucial, alors que le continent fait face à une dégradation rapide de ses écosystèmes. « À l’issue d’un processus de sélection rigoureux basé sur le mérite, les reporters environnementaux les plus prometteurs ont été retenus en fonction de leur potentiel narratif, de leur professionnalisme et de leur engagement envers le journalisme de la biodiversité », précisent les organisateurs.
Une formation intensive pour un impact durable
Prévue du 11 juillet au 15 août 2025, la formation se déroulera en ligne, à raison d’une session par semaine. Elle couvrira des thématiques clés telles que :
- Les bases du reportage sur la biodiversité
- Le lien entre biodiversité et changement climatique
- L’usage des données dans la narration journalistiqueL’éthique et les outils d’investigation
- Le journalisme de solutions appliqué à l’environnement
Les organisateurs annoncent également la participation de Dr Vibha Varshney, cheffe de l’unité Biodiversité et Alimentation au Centre for Science and Environment (CSE) en Inde, qui animera deux sessions spéciales. Chaque module sera suivi de travaux pratiques, permettant aux participants de tester et d’améliorer leurs compétences. Un projet final leur sera assigné afin de produire un article publiable, consolidant ainsi les acquis de la formation.
Naissance du réseau WAJESHA : une force régionale
Cette formation marque aussi la genèse d’un réseau régional : WAJESHA (West Africa Journalists for Environment, Science, Health & Agriculture). Il regroupera les journalistes formés autour de valeurs communes : rigueur, engagement, et plaidoyer environnemental. « WAJESHA sera un réseau de journalistes formés, passionnés et actifs, déterminés à faire entendre les voix de la biodiversité et de l’environnement à travers l’Afrique de l’Ouest », affirment les promoteurs. La création de WAJESHA vise à garantir une synergie régionale et à favoriser la production continue de contenus environnementaux de qualité, dans un contexte où les questions de biodiversité peinent souvent à trouver une place dans les médias grand public.
Une sélection diverse et prometteuse
Sur plus de 100 candidatures issues de toute la région, les 32 journalistes retenus viennent notamment du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Nigeria, du Libéria, du Ghana, de la Gambie, de la Guinée et de la Sierra Leone. Parmi eux figurent des journalistes confirmés, des indépendants, des animateurs radio, des correspondants de presse et même des écologistes. Le Bénin sera représenté par Rubensia CODJOVI, Olive IDOHOU et Sounouvo Bijou Laurelle, tous membres actifs de médias engagés sur les questions environnementales. À l’heure où la biodiversité décline à un rythme sans précédent, ces 32 voix se lèvent pour alerter, éduquer et inspirer. Un premier pas vers une nouvelle génération de journalistes de solutions, enracinés dans les réalités africaines.