GESTION DURABLE DES OCEANS : A Tokplégbé, l’IRHOB appelle à une mobilisation collective

À l’occasion de la Journée mondiale des océans, l’Institut de Recherches Halieutiques et Océanologiques du Bénin (IRHOB) a organisé, le 12 juin dernier, une mobilisation remarquable sur la plage de Tokplégbé, un site emblématique dédié à la préservation du littoral et des espèces marines. L’événement s’est tenu avec l’appui du projet MarCNoWA, dans le cadre du programme GMES and Africa.

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Placée sous le thème « Les merveilles de l’océan : faire vivre ce qui nous fait vivre », cette célébration a été l’occasion de rappeler le rôle vital que jouent les océans dans la survie de l’humanité. « Cette journée vise notamment à mobiliser et unir les populations du monde entier pour une gestion durable des océans, tout en rendant hommage à leur beauté, leur richesse et aux merveilles qu’ils recèlent pour le bien-être de l’humanité », a souligné le professeur Zacharie Sohou, océanographe et directeur de l’IRHOB.

Les océans, poumons bleus en péril

Véritables poumons bleus de la planète, les océans produisent plus de 50 % de l’oxygène que nous respirons, abritent une biodiversité exceptionnelle et représentent une source essentielle de nourriture, d’emplois et de régulation climatique à l’échelle mondiale. Cependant, leur santé est gravement compromise. On estime à plus de 150 millions de tonnes la quantité de déchets plastiques qui y flottent actuellement. Ces amas forment parfois des plaques aussi vastes que des continents et continuent de croître de façon alarmante. Les scientifiques préviennent : sans mesures urgentes, la situation pourrait atteindre un point de non-retour.

Tokplégbé, une plage symbole

Le choix de Tokplégbé pour cette célébration n’est pas anodin. Cette plage est le théâtre d’initiatives citoyennes exemplaires. Des garde-côtes bénévoles y veillent à la protection des tortues marines, tandis que des groupements de femmes se distinguent par leur engagement constant dans le nettoyage du littoral. Une dynamique communautaire inspirante, qu’il convient de valoriser et de soutenir. Les activités menées lors de cette journée ont été à la fois riches en enseignements et hautement pédagogiques. Elles ont notamment inclus un exposé du Dr Victor Okpeitcha sur les causes et conséquences de la pollution marine, ainsi qu’une présentation du Dr Christian Adjé sur l’importance des aires marines protégées dans la préservation des écosystèmes L’un des moments forts fut la libération de bébés tortues marines, en partenariat avec l’ONG Nature Tropicale.

« Ces tortues font partie des merveilles de l’océan. En les relâchant, nous éveillons les consciences », a déclaré le professeur Sohou.

Un appel à l’action collective

Le message porté par cette journée est clair : la protection des océans est l’affaire de tous.

« Aux citoyens, je demande d’adopter des gestes simples : trier leurs déchets, éviter les plastiques à usage unique, participer aux campagnes de nettoyage.

Et aux pouvoirs publics, j’adresse un appel à soutenir l’économie circulaire et à encourager les initiatives locales », a insisté le directeur de l’IRHOB. Alors que les Nations Unies ont proclamé la décennie de l’océan (2021–2030) et que la troisième Conférence de l’ONU sur l’océan (UNOC 3) vient de se tenir à Nice, cette initiative béninoise rappelle une vérité essentielle : la lutte contre la pollution marine commence sur chaque rivage, dans chaque foyer, et par chaque geste.

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