Lomé lance la mise en œuvre concrète de son plus grand projet solaire, visant l’accès universel à l’électricité d’ici 2030. Experts, institutions et bailleurs de fonds se sont réunis pour poser les bases d’un appel d’offres transparent et attractif.
Le 27 juin 2025, Le gouvernement togolais est passé à la vitesse supérieure dans sa politique énergétique. En effet, un atelier technique s’est tenu à Lomé pour structurer le processus concurrentiel de sélection des opérateurs du projet solaire de 400 MWc, le plus ambitieux jamais lancé par le pays. Ce projet s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale d’accès universel à l’électricité à l’horizon 2030, tout en répondant aux engagements climatiques du Togo.
Organisé par le ministère délégué chargé de l’Énergie et des Mines, en collaboration avec la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) et le cabinet Renewable Energy and Law Project (RELP), l’atelier a réuni des acteurs clés du secteur. Parmi eux, Dr Mawunyo Abalo, directeur général de l’Agence Togolaise d’Électrification Rurale et des Énergies Renouvelables (AT2ER), a souligné : « Ce projet va transformer structurellement notre mix énergétique et créer une dynamique économique autour des énergies propres. » L’objectif immédiat est de définir un cadre réglementaire et financier qui garantisse un processus d’appel d’offres compétitif, transparent et conforme aux meilleures pratiques internationales.
Vers un cadre propice à l’investissement privé
Sandra Mensah, experte en énergie renouvelable chez RELP, a insisté sur l’importance d’un environnement stable pour attirer les investisseurs : « Le Togo a besoin de mobiliser des capitaux privés pour atteindre ses objectifs énergétiques. Un cadre bien structuré est essentiel pour minimiser les risques perçus. » Les discussions ont également porté sur la validation du plan de mise en œuvre, l’analyse des risques liés à la réalisation des infrastructures et les mécanismes d’intégration du contenu local. En outre, ce projet solaire de 400 MW permettra non seulement de renforcer l’autonomie énergétique du pays, mais aussi de réduire la dépendance aux énergies fossiles et aux importations régionales. Selon Komi Tchabalo, directeur de la planification énergétique au ministère de l’Économie et des Finances : « Ce projet représente un levier majeur pour la croissance verte du Togo et la création d’emplois durables, notamment pour la jeunesse. »
Cette initiative s’inscrit dans la suite logique d’une enquête sur les risques liés aux appels d’offres solaires, menée plus tôt ce mois-ci avec le soutien de partenaires techniques et financiers. Par ailleurs, avec ce projet de 400 MWc, le Togo affiche clairement son ambition : devenir un leader régional des énergies renouvelables et atteindre un taux d’électrification de 100 % dans les cinq prochaines années. Les premiers appels d’offres sont attendus d’ici la fin de l’année 2025.