Avec une production de 921 000 barils par jour en mai 2025, l’Algérie signe sa meilleure performance pétrolière depuis décembre 2023. Le pays d’Afrique du Nord, membre influent de l’OPEP, confirme ainsi son ambition de peser davantage sur l’échiquier énergétique mondial.
Dans un contexte de fortes fluctuations du marché mondial de l’or noir, l’Algérie avance ses pions. Selon les données officielles, la production pétrolière du pays a connu une hausse de 9 000 barils par jour en mai 2025, atteignant 921 000 barils quotidiens. Cette augmentation, bien que modeste, est stratégique : elle témoigne d’une reprise maîtrisée de l’activité et d’une volonté affirmée d’optimiser la capacité nationale.
Une dynamique cohérente avec les objectifs de l’OPEP
Cette montée en puissance ne s’opère pas en rupture avec les engagements d’Alger vis-à-vis de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Au contraire, le pays s’inscrit dans une stratégie de renforcement progressif de sa production, tout en respectant les quotas de l’organisation, mise en place pour éviter une surabondance qui ferait chuter les prix. L’Algérie apparaît ainsi comme un acteur stable et prévisible au sein de l’OPEP, jouant sur la régularité et l’adaptation plutôt que sur les effets d’annonce. Une stratégie prudente mais payante, dans un contexte international marqué par les tensions géopolitiques, les sanctions énergétiques et les discussions sur la transition énergétique.
Cap sur les 936 000 barils d’ici juillet ?
À en croire les projections disponibles, cette dynamique haussière pourrait se poursuivre dans les mois à venir. Les analystes anticipent une production de 928 000 barils par jour en juin, suivie de 936 000 barils en juillet, sous réserve de conditions favorables sur les marchés mondiaux. Ces prévisions reflètent une lecture fine des équilibres actuels : entre la demande soutenue des pays asiatiques, les perturbations d’approvisionnement liées à certains conflits et les ajustements internes à l’OPEP+, l’Algérie semble naviguer avec habileté. Cette performance repose notamment sur la modernisation des infrastructures, la réactivation de certains champs en sommeil et l’amélioration des capacités de raffinage et de transport. La compagnie nationale Sonatrach, pilier du secteur énergétique, joue un rôle de premier plan dans cette relance. Elle intensifie ses efforts pour attirer des investissements étrangers dans l’exploration et la production, tout en consolidant les partenariats existants avec des géants comme TotalEnergies, ENI ou Chevron.
Vigilance sur fond d’instabilité mondiale
Le retour en force de la production algérienne intervient dans un environnement international instable : prix du baril volatils, tensions persistantes au Moyen-Orient, sanctions contre certains pays producteurs, et une transition énergétique mondiale encore incertaine. Face à ces aléas, Alger reste prudente, optant pour une stratégie alliant ambition et réalisme. À court terme, l’enjeu pour l’Algérie est double : augmenter ses revenus en tirant parti de la hausse actuelle des prix, tout en sécurisant ses engagements sur la scène internationale. À long terme, le pays devra conjuguer cette ambition pétrolière avec la nécessité d’accélérer sa transition énergétique, notamment en diversifiant son mix énergétique et en investissant dans le renouvelable.