JOURNEE DE L’AFRIQUE 2025 : Les énergies renouvelables, un impératif de souveraineté pour le continent

À quelques jours de la célébration de la Journée de l’Afrique, prévue pour le 24 mai 2025 à Ouidah, la Renewable Energy Coalition (REC Bénin), en partenariat avec 350Africa.org et d’autres acteurs engagés, a organisé une conférence de presse à l’Université d’Abomey-Calavi. L’Objectif est de faire le point sur les initiatives en cours, partager les acquis d’une formation internationale récente au Brésil, et annoncer les grandes lignes des activités à venir. Au cœur des échanges : l’urgence d’accélérer la transition énergétique en Afrique à travers les solutions renouvelables.

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Devant un parterre de journalistes et d’acteurs du développement, Christian HOUNKANNOU, Représentant Afrique francophone de 350.org, a livré une synthèse des enjeux et perspectives qui découlent de la récente formation organisée au Brésil. Plus de 200 activistes venus des quatre coins du globe ont été formés durant une semaine sur les solutions alternatives face à la crise climatique, en lien avec les recommandations de la COP29. « Pendant 30 ans, les COP ont surtout insisté sur les problèmes. Il est temps d’inverser cette tendance. Il faut désormais mettre l’accent sur les solutions, notamment les énergies solaires et éoliennes, des ressources durables que l’Afrique possède en abondance », a plaidé Christian HOUNKANNOU.

L’objectif : tripler les financements accordés aux énergies renouvelables sur le continent et renforcer la résilience des populations les plus vulnérables aux effets du changement climatique.

Le paradoxe africain

Malgré un ensoleillement généreux et un potentiel éolien important, l’Afrique reste sous forte dépendance énergétique, majoritairement alimentée par des sources fossiles coûteuses et polluantes. Pour M. HOUNKANNOU, il est urgent de rompre avec cette dépendance en investissant localement dans les énergies propres : « Développons les énergies renouvelables et nous pourrons nous-mêmes les contrôler. »

Mais la transition reste freinée par trois obstacles majeurs : le déficit d’information et d’éducation, l’absence de volonté politique forte, et le manque de financement local. Il plaide pour une stratégie nationale de co-financement afin de rassurer les bailleurs étrangers. « Si, pour un projet de cent millions, le pays dispose déjà de cinquante millions, le partenaire sera plus motivé à aider », illustre-t-il.

Une dynamique de terrain en pleine expansion

De son côté, Tabaraka BIO BANGANA, Coordonnateur national de REC Bénin, rappelle que l’accès à l’énergie est une condition indispensable du développement. À travers plusieurs projets, son organisation œuvre pour la démocratisation des solutions vertes dans les zones rurales : « REC, en collaboration avec des partenaires comme 350.org et JVE, mène des actions de terrain : sensibilisation, distribution de kits solaires, accompagnement des communautés, mais aussi plaidoyer politique. » Le message est clair : l’avenir énergétique de l’Afrique doit être construit sur la base de ses ressources propres, accessibles, durables et contrôlables par ses fils et filles.

Une célébration à forte portée symbolique

La Journée de l’Afrique, instituée en 1963 par l’Union africaine, commémore la création de l’Organisation de l’unité africaine. L’édition 2025, qui se tiendra à Ouidah, à la Porte du Non-Retour, s’annonce riche en symboles et en engagement. De nombreux jeunes activistes y sont attendus pour une journée de partage, de réseautage et de promotion des valeurs africaines. L’événement mettra l’accent sur l’innovation, la souveraineté énergétique et la solidarité panafricaine. Conférences, panels, expositions et animations culturelles sont au programme, avec un seul mot d’ordre : « Une Afrique unie et résiliente face à la crise climatique ».

 


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