Le projet de gazoduc Afrique Atlantique, dont le développement s’accélère ces dernières semaines, attire désormais l’attention des puissances économiques mondiales. Le Royaume du Maroc, acteur clé de l’initiative, a récemment lancé un appel à partenariat afin d’intensifier les efforts de mise en œuvre.
Dans ce contexte, les États-Unis ont exprimé leur intérêt pour un éventuel investissement dans cette infrastructure énergétique majeure. Cette annonce a été faite le dimanche 27 avril par M. Wale Edun, ministre nigérian des Finances et de la Coordination de l’Économie, à l’issue de consultations avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.
Le ministre n’a toutefois pas apporté de précisions quant à la nature exacte de l’intérêt manifesté par les États-Unis, ni quant au niveau d’avancement d’éventuels pourparlers avec les parties impliquées. Il demeure ainsi incertain, à ce stade, si cet intérêt se traduira par un engagement financier concret dans ce projet d’environ 25 milliards de dollars.
Néanmoins, une participation financière des États-Unis constituerait un levier stratégique susceptible d’accélérer considérablement la réalisation du gazoduc, dont la décision finale d’investissement (FID) est attendue dans les mois à venir.
Long de près de 6 800 kilomètres, l’ouvrage vise à acheminer le gaz naturel depuis les importantes réserves du Nigéria jusqu’aux marchés européens, en transitant par plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest avant d’atteindre le Maroc. Ce corridor énergétique pourrait desservir 13 États et permettre le transport annuel de 30 milliards de mètres cubes de gaz.
L’intérêt des États-Unis s’inscrit dans un contexte géopolitique marqué par la reconfiguration des routes énergétiques mondiales. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’Union européenne s’emploie à réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe, en multipliant les partenariats alternatifs.
Il convient de rappeler que les États-Unis ne sont pas les premiers à manifester un intérêt pour le projet. En janvier 2025, le groupe chinois Jingye, acteur majeur de la sidérurgie, a confirmé son implication en tant que fournisseur de matériaux destinés à la construction de cette infrastructure stratégique.