Les entreprises solaires du Bénin en savent désormais un peu plus sur le mécanisme de mise en œuvre de Results Based Financing (Rbf). Un atelier d’information a été organisé à leur intention par l’Agence béninoise d’électrification rurale et de maitrise d’énergie (Aberme). C’était le vendredi 15 décembre 2023 dans la salle de conférence du projet ReFROME de la GIZ. Après la présentation des différents documents d’appel à manifestation d’intérêt, les responsables des entreprises présentes ont formulé des recommandations pour la mise en œuvre effective de ce mécanisme.
Le projet « appropriation de la mise en œuvre du mécanisme de financement basé sur les résultats (Rbf) » est en marche au Bénin. Lancé le 21 novembre 2023 à Cotonou par l’Aberme, le mécanisme Rbf a été présenté aux entreprises solaires partenaires de cette institution chargée de l’électrification rurale. Co-financé par l’Union européenne et le programme Energising Development (EnDev Bénin) de la GIZ pour un montant de 300 000 euros, ce projet vise à mettre en place des incitations financières au profit des entreprises solaires partenaires qui se chargeront de soutenir l’équipement en kits solaires domestiques de 4000 ménages du Bénin. « Nous avons organisé cet atelier d'échanges avec nos entreprises partenaires pour construire de façon participative avec eux les modalités que nous allons utiliser pour accéder au financement qui est mis en place par EnDev », a précisé Olivier Adjahounzo, directeur de la maîtrise d’énergie et des biodigesteurs à l’Aberme.
Selon Largum Madougou, chef service audit et efficacité énergétique à l’Aberme et chargé du projet Rbf, « l’approche Rbf n’est pas comme les subventions ordinaires (…). La principale caractéristique est l’atteinte des résultats de qualité avant toute incitation ». La GIZ promeut le mécanisme Rbf depuis plusieurs années, à en croire Anick Kèmonou Davo, chargée de la composante solaire du programme EnDev. « Le partenariat qui lie EnDev à l’Aberme rentre dans le cadre d’un transfert de compétences », a-t-elle déclaré en réitérant l'engagement et la disponibilité de la GIZ aux côtés de l'Aberme et des entreprises locales pour la mise en œuvre de ce mécanisme de financement basé sur les résultats.
Au cours de cet atelier, les entreprises solaires ont eu droit à la présentation des documents d’Appel à manifestation d’intérêt (Ami) à savoir les formulaires de demande de candidature et d’incitation après réalisation des travaux et les caractéristiques des kits solaires éligibles. Les outils ainsi présentés ont permis aux autorités de l’Aberme de recueillir les préoccupations des entreprises pour une harmonisation des principes de mise en œuvre du mécanisme Rbf.
Au terme de cet atelier, trois principales recommandations ont été formulées. D’abord, les entreprises ont souhaité que l’Aberme s’implique véritablement dans le recouvrement de leurs créances auprès des bénéficiaires. A ce niveau, l’Aberme aura à former en amont les agents vérificateurs indépendants sur les éléments de langage clair qu’ils doivent tenir sur le terrain pour faciliter aux entreprises le recouvrement de leur investissement. Ensuite, la deuxième recommandation est relative aux échanges en ligne et en aparté avec des entreprises solaires a trait au partage d’expériences et d’informations sur les clés de calcul des incitations pour la proposition des offres de bonne facture. Enfin, les entreprises ont recommandé qu’un document spécifique soit annexé au contrat pour leur faciliter l'enlèvement au port, des équipements qui vont être importés. Cela leur permettra de remplir sans difficulté aucune les formalités douanières s’agissant de l’exonération que l’Aberme mettra en place sur les produits.
« Notre ambition est d’augmenter le rythme de déploiement des solutions renouvelables dans nos communautés conformément au communiqué final de la Cop28 qui demande aux pays de tripler le taux de renouvelables dans le mix énergétique », s’est lancé comme défi majeur Olivier Adjahounzo, directeur de la maîtrise d’énergie et des biodigesteurs à l’Aberme. « Je pense que l'objectif est atteint. L’engouement des entreprises y est et ça encourage à continuer davantage ; parce que les entreprises qui opèrent en milieu rural connaissent les problèmes qu’elles rencontrent sur le terrain. Elles ont eu à partager les préoccupations avec nous ; ce qui nous permet d'améliorer davantage le système de mise en œuvre du mécanisme Rbf », s’est réjoui Largum Madougou, chargé du projet Rbf.