Le Zimbabwe vient de franchir un pas décisif vers la transformation de son paysage énergétique. Le 15 avril 2025, le ministre de l’Énergie, July Moyo, a présenté un Compact énergétique national ambitieux, adopté par le gouvernement, dont l’objectif est clair : électrifier 3,1 millions de foyers et garantir un accès à la cuisson propre pour 70 % de la population d’ici à 2030.

Cette feuille de route s’inscrit dans la dynamique continentale du programme Mission 300, lancé par l’Union africaine pour fournir l’électricité à 300 millions de foyers africains d’ici la fin de la décennie, conformément à la Déclaration de Dar-es-Salaam signée en janvier 2025.

Structuré autour de cinq piliers stratégiques, le Compact vise notamment à développer les capacités de production, moderniser les infrastructures électriques, améliorer l'intégration régionale, et encourager les investissements privés. Une place particulière est accordée aux énergies renouvelables distribuées et aux solutions de cuisson propre comme le biogaz, les foyers améliorés ou le solaire domestique.

Le plan prévoit également des réformes réglementaires destinées à faciliter l’arrivée de producteurs indépendants (IPP), à simplifier les procédures administratives, et à renforcer la viabilité financière des compagnies d’électricité. Le Zimbabwe espère ainsi attirer des capitaux privés pour accélérer la construction de mini-réseaux ruraux, la modernisation des lignes de transmission, et la mise en place d’un cadre favorable à l’innovation énergétique.

Ce programme s’inscrit dans les ambitions de la Vision 2030, qui vise à faire du Zimbabwe une économie à revenu intermédiaire supérieur. Plus qu’un simple projet technique, le Compact énergétique national se veut un levier de transformation sociale et économique, en réduisant les inégalités d’accès entre zones urbaines et rurales et en améliorant durablement la qualité de vie des populations.