TRANSITION ENERGETIQUE : L’Afrique avance à petits pas vers l’électricité propre

Entre 2020 et 2024, les énergies propres ont permis de répondre à 54 % de la demande supplémentaire en électricité en Afrique. Un progrès encourageant, bien que les énergies fossiles dominent toujours le paysage énergétique du continent, selon le think tank Ember.

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L’Afrique a amorcé un tournant énergétique. Selon les dernières données publiées le 11 avril 2025 par Ember, un centre d’analyse basé à Londres, les sources d’énergies propres — solaire, éolienne et surtout hydroélectrique — ont permis de couvrir 54 % de la hausse de la demande électrique enregistrée entre 2020 et 2024. Cette dynamique est portée par l’essor de nouveaux projets hydroélectriques ainsi que la mise en service de centrales solaires et de parcs éoliens sur l’ensemble du continent.

La part des énergies bas carbone dans le mix électrique africain a ainsi atteint 25 % en 2024, contre une moyenne mondiale de 41 %. Une progression notable, bien qu’inégale selon les pays. Dix États se distinguent par un mix dominé par les énergies renouvelables, notamment grâce à leur potentiel hydroélectrique : la République démocratique du Congo et l’Éthiopie produisent même 100 % de leur électricité à partir de sources renouvelables, suivies de l’Ouganda, du Kenya, de la Zambie, du Mozambique, de l’Angola, du Zimbabwe, du Soudan et du Cameroun.

Cependant, le gaz naturel reste la principale source d’électricité sur le continent, représentant 43 % du mix en 2024. L’Afrique du Nord, notamment l’Algérie, la Libye et l’Égypte, continue de s’appuyer massivement sur ce combustible. Quant au charbon, sa part reste stable, avec une exception majeure : l’Afrique du Sud, qui en dépend à hauteur de 84 % pour sa production électrique.

Ember appelle l’Afrique du Sud à accélérer sa sortie du charbon et encourage les pays du Nord du continent à réduire leur dépendance au gaz, afin d’aligner leurs trajectoires avec les objectifs climatiques mondiaux. Pour les autres pays africains, le défi est double : limiter les émissions — qui ne représentaient que 3,6 % des émissions mondiales du secteur en 2024 — tout en garantissant un accès universel à l’électricité d’ici 2030. Un enjeu crucial, alors que près de 600 millions d’Africains vivent encore sans courant.

 


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