Avec les plus importantes réserves prouvées de gaz naturel en Afrique, le Nigeria entend intensifier ses efforts pour monétiser cette ressource stratégique. Troisième producteur de gaz du continent derrière l’Algérie et l’Égypte, le pays veut séduire davantage d’investisseurs afin de transformer son potentiel gazier en moteur de croissance économique.
En 2024, plus de 5 milliards de dollars ont déjà été injectés dans le secteur gazier nigérian. Le gouvernement compte capitaliser sur cette dynamique positive pour attirer de nouveaux capitaux, surfant sur un regain de confiance des investisseurs.
Lors d’une conférence de presse tenue le samedi 12 avril, en prélude à la 29ᵉ Conférence mondiale sur le gaz prévue à Pékin, le président de la Nigerian Gas Association (NGA), Akachukwu Nwokedi, a salué les progrès réalisés. « Ces investissements montrent clairement que le Nigeria avance vers une position stratégique sur le marché mondial du gaz », a-t-il déclaré.
Selon lui, cette évolution est portée par les réformes engagées sous l’administration du président Bola Tinubu. L’amélioration du cadre réglementaire, l’accélération des projets d’infrastructures et la volonté politique de faire du gaz un levier de développement ont favorisé ce regain d’intérêt.
Des projets concrets illustrent cette transformation : usines de traitement de gaz, infrastructures flottantes de liquéfaction ou encore initiatives visant à renforcer l’offre domestique. Ces avancées permettent d’envisager une monétisation accrue des 209 trillions de pieds cubes (Tcf) de réserves prouvées – soit les dixièmes plus importantes au monde – tout en soutenant l’industrialisation locale, la création d’emplois et la réduction de la facture énergétique.
Toutefois, Akachukwu Nwokedi reste prudent : la confiance des investisseurs, encore fragile, repose sur la stabilité politique et une gouvernance énergétique cohérente et fiable. Il estime néanmoins que le Nigeria est désormais prêt à « occuper la place qui lui revient dans l’écosystème gazier mondial », non seulement en tant que géant énergétique, mais aussi comme destination d’investissement.
À l’occasion du sommet de Pékin, le Nigeria prévoit d’installer un pavillon national pour promouvoir les opportunités d’affaires dans les hydrocarbures. Le pays est à la recherche de financements pour transformer son secteur énergétique, dont 2,5 milliards de dollars destinés à convertir un million de véhicules au gaz naturel comprimé (GNC), une initiative ayant déjà attiré 700 millions de dollars l’an dernier.