La capitale économique ivoirienne a été, les 10 et 11 avril 2025, le théâtre d’un événement d’envergure environnementale. La deuxième édition des « E-Waste Days » s’est tenue à Abidjan, réunissant experts, institutions, acteurs privés, ONG et jeunes innovateurs autour d’un défi majeur pour l’Afrique : la gestion durable des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), également appelés déchets électroniques.
Un enjeu environnemental et sanitaire croissant
Avec la croissance rapide de l’utilisation des technologies numériques et l’augmentation continue de la consommation d’appareils électroniques, la Côte d’Ivoire – à l’instar de nombreux pays africains – est confrontée à une accumulation préoccupante de déchets électroniques. Téléphones, ordinateurs, téléviseurs, imprimantes… ces équipements, une fois hors d’usage, contiennent des substances toxiques (plomb, mercure, cadmium) qui, mal traitées, polluent les sols, l’eau et l’air, tout en représentant une menace directe pour la santé humaine. Les « E-Waste Days » ont ainsi permis de mettre en lumière la nécessité urgente de développer des systèmes de collecte, de tri, de recyclage et de valorisation plus efficaces et structurés.
Un espace de dialogue et de solutions
Organisées sous forme de panels, d’ateliers et d’expositions, ces journées de réflexion ont offert un cadre propice aux échanges sur les politiques publiques, les cadres réglementaires, les innovations technologiques et les bonnes pratiques à l’échelle nationale et régionale. L’objectif : mobiliser tous les acteurs autour d’une approche circulaire de la gestion des déchets électroniques. Des startups vertes, des entreprises de recyclage, des organisations de jeunesse et des représentants gouvernementaux ont partagé leurs initiatives et exploré les possibilités de synergie pour renforcer la filière de l’e-déchet en Côte d’Ivoire.
Vers une économie circulaire inclusive
L’événement a aussi mis en lumière le potentiel économique que représentent les déchets électroniques, lorsqu’ils sont bien traités. Métaux précieux, plastiques recyclables, composants réutilisables : les DEEE sont une véritable mine de ressources secondaires. Mais pour passer à l’échelle, il est nécessaire de former les acteurs locaux, de soutenir l’entrepreneuriat vert, d’investir dans les infrastructures de traitement, et surtout, de sensibiliser les populations à l’impact des déchets numériques et à l’importance du recyclage.
Un signal fort pour l’Afrique de l’Ouest
La tenue des « E-Waste Days » à Abidjan marque la volonté de la Côte d’Ivoire de prendre le leadership régional sur cette question cruciale. À travers cette mobilisation, le pays affiche son engagement à bâtir une économie verte, à améliorer la gouvernance environnementale et à inscrire son développement dans une logique de durabilité et d’innovation responsable.