Le pays prévoit d'atteindre une capacité installée de 1500 MW à l'horizon 2030. Cette annonce a été faite lors du Congo Energy & Investment Forum, qui s'est tenu à Brazzaville du 24 au 26 mars 2025. M. Émile Ouosso, ministre congolais de l’Énergie et de l’Eau, a souligné que cette initiative vise à améliorer l'accès à l'électricité pour les six millions de citoyens du pays tout en soutenant la croissance industrielle.

Pour concrétiser cet objectif, le Congo mise particulièrement sur le développement de ses ressources en énergies renouvelables. Le pays dispose d’un potentiel hydroélectrique estimé à 27 000 MW, dont seule une faible part est actuellement exploitée. Plusieurs projets hydroélectriques, totalisant 4000 MW, ont été identifiés dans la région de Brazzaville.

Outre l’hydroélectricité, le pays développe son potentiel solaire. Un projet de 50 MW est en préparation avec la société AMEA Power. Par ailleurs, le groupe chinois Wing Wah construit une centrale thermique à gaz de 400 MW, dont 200 MW seront intégrés au réseau national. Le Congo bénéficie également du soutien d'institutions financières comme la Banque mondiale, qui accompagne les investissements dans les énergies propres à travers l’initiative Mission300.

« Notre ressource énergétique la plus précieuse est l'eau. Avec des investissements appropriés, nous pouvons exploiter ce potentiel pour produire plus d'électricité, favoriser l'industrialisation et électrifier les communautés rurales », a déclaré M. Ouosso.

Un défi de diversification énergétique

Malgré son fort potentiel hydroélectrique, le Congo reste dépendant des énergies fossiles. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le gaz naturel représentait 72 % de la production électrique en 2022, pour un total de 5013 GWh. Le secteur électrique est responsable de 67 % des émissions d’origine énergétique du pays.

Dans ce contexte, l'atteinte de l’objectif des 1500 MW installés pourrait marquer un tournant vers un mix énergétique plus diversifié et moins polluant. Cela garantirait un accès élargi à une électricité fiable et propre dans un pays où environ la moitié de la population reste privée d’électricité, selon les données récentes de la Banque mondiale.

Pour relever ce défi, une mobilisation concertée est nécessaire. Le gouvernement, les entreprises et les citoyens ont un rôle clé à jouer pour assurer une transition énergétique réussie. En encourageant l’investissement dans les infrastructures renouvelables, en adoptant des politiques énergétiques durables et en soutenant l’innovation, le Congo peut poser les bases d’un avenir énergétique plus vert et plus inclusif.