L’Algérie, la Tunisie et la Libye s’apprêtent à franchir une étape clé pour améliorer leur sécurité énergétique. Un projet d’interconnexion électrique reliant les trois pays maghrébins pourrait voir le jour dans les prochains mois. Selon des sources proches du dossier, un mémorandum d’entente devrait être signé « prochainement » pour lancer les études nécessaires à la concrétisation de ce projet stratégique.

Habib Mohamed Lakhdar, directeur des études de Sonelgaz (Société Nationale de l’Électricité et du Gaz en Algérie), a confirmé que des discussions sont en cours pour développer ce « corridor électrique », qui pourrait renforcer l’intégration énergétique de la région. Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large de coopération énergétique, avec un objectif principal : garantir une meilleure sécurité énergétique pour les trois pays.

L’Algérie, disposant d’une capacité excédentaire de production d’électricité, voit cette interconnexion comme une opportunité d’exporter son surplus et de diversifier ses revenus énergétiques. De son côté, la Tunisie et la Libye espèrent bénéficier d’un approvisionnement plus stable, ce qui pourrait réduire les coûts énergétiques et stimuler les investissements industriels.

Cependant, des questions importantes restent à résoudre, notamment celles du financement et de la faisabilité technique. L’Algérie, qui a produit 24 000 MW en 2022, avec un surplus permettant d’exporter 500 MW vers la Tunisie, ambitionne d’atteindre 30 000 MW d’ici 2032, en développant notamment des centrales photovoltaïques pour dépasser 4 000 MW d’énergies renouvelables. Ce projet d’interconnexion représente un pas significatif vers une coopération énergétique durable entre ces pays voisins.