Après une décennie de fermeture, la reprise de la production sur le champ Mabruk symbolise la relance du secteur pétrolier libyen, avec des objectifs ambitieux pour les années à venir.
La Libye, longtemps paralysée par une crise politique qui a affecté son secteur pétrolier, continue de relancer sa production en relançant le champ Mabruk, fermé depuis 2015 à cause des conflits armés. Ce gisement, qui produisait 34 000 barils par jour avant sa fermeture, reprend progressivement son activité, marquant un nouveau jalon dans les efforts du pays pour redynamiser son industrie pétrolière.
Le champ Mabruk a repris ses opérations le 9 mars dernier, avec une production initiale de 5 000 barils par jour. Cette production devrait rapidement augmenter pour atteindre 7 000 barils d’ici la fin du mois de mars, puis 25 000 barils par jour d’ici juillet. Ce redémarrage fait partie d’une série de mesures prises par le gouvernement libyen pour relancer le secteur pétrolier, essentiel à l’économie du pays. Cette reprise s'inscrit également dans l’ambition de Tripoli de porter la production nationale à 2 millions de barils par jour d’ici 2026, un objectif ambitieux après une période de perturbations importantes.
L’annonce de la reprise du champ Mabruk intervient quelques jours après un appel d’offres pour l'exploration pétrolière et gazière, lancé par Tripoli. Il s'agit du premier appel d'offres de ce type depuis 17 ans, une étape cruciale pour accélérer l'exploration des principales zones pétrolifères de la Libye, qui détient environ 41% des réserves prouvées de pétrole en Afrique, soit 48 milliards de barils selon l’Agence américaine d'information sur l’énergie (EIA). Cette ouverture vers de nouvelles explorations pourrait conduire à la découverte de nouveaux gisements.
Cependant, malgré ces progrès, la relance du secteur pétrolier libyen reste incertaine, en raison de la situation politique du pays. Le retour à une stabilité politique durable et la tenue d'élections, tant attendues, pourraient être les clés pour attirer davantage d’investissements étrangers et renforcer la confiance dans l’industrie pétrolière libyenne.
Avant la crise de 2011, la Libye produisait en moyenne 1,8 million de barils par jour. En février 2025, la production avoisinait 1,6 million de barils par jour, selon la National Oil Corporation (NOC). La Libye espère désormais franchir un nouveau cap pour atteindre les 2 millions de barils par jour d’ici 2026.