Le Syndicat des banques maliennes (SYNABEF) déclenche une grève qui affecte les transferts de garanties pour Énergie du Mali (EDM-SA), aggravant ainsi la crise énergétique du pays. Cette action fait suite à l’incarcération de responsables d’Ecobank-Mali, accusés de malversations.
Le Mali se trouve au cœur d'une crise énergétique de plus en plus complexe, exacerbée par la grève lancée par le Syndicat national des assurances, des banques et des établissements financiers (SYNABEF) le 10 mars 2025. Cette grève, qui dure maintenant depuis plusieurs jours, a été déclenchée en réaction à l'incarcération de plusieurs responsables d'Ecobank-Mali et d'autres acteurs impliqués dans un projet de financement pour la construction d'une centrale électrique destinée à Énergie du Mali (EDM-SA). Le SYNABEF considère ces arrestations comme injustifiées et les a condamnées fermement, allant jusqu'à organiser des sit-in devant des agences bancaires et suspendre les transferts de garanties pour les structures publiques et parapubliques.
L'impact de cette grève est immédiat et menace de paralyser davantage les activités d'EDM-SA, une société nationale déjà fragilisée par des coupures récurrentes d’électricité. Ces coupures ont perturbé les activités économiques du pays, affectant particulièrement les petites entreprises et les artisans. Face à cette situation, les autorités maliennes cherchent des solutions alternatives, telles que le développement des énergies renouvelables, notamment solaires, et la diversification des sources d'approvisionnement en énergie, avec des accords signés avec le Niger pour importer du gasoil et avec la Russie pour des projets d'énergie nucléaire et solaire.
Cependant, la grève bancaire menace de prolonger la crise en créant de nouvelles incertitudes économiques. En 2023, le PIB par habitant du Mali était de 869,3 dollars, avec un taux de pauvreté élevé de 20,8 % en 2021. Une paralysie prolongée du secteur bancaire pourrait nuire à l'économie nationale, compliquant davantage les paiements dans les secteurs clés comme l'extraction des ressources naturelles, qui représente 79 % des exportations du pays. Une telle crise pourrait également entraîner une hausse de l'inflation, malgré son taux modéré de 4,9 % fin 2024.
Le SYNABEF, acteur majeur du mouvement syndical malien, est affilié à l'Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et n'est pas à son premier acte de protestation. En juin 2024, il avait déjà initié une grève pour soutenir son secrétaire général, incarcéré pour des accusations de faux et usage de faux. Les prochaines semaines s'annoncent donc cruciales pour la stabilité économique et énergétique du pays.