ENQUETE SUR LES DETTES FISCALES DANS LE SECTEUR PETROLIER AU NIGERIA : 1,7 milliard $ de redevances pétro-gazières impayées à fin décembre 2024

Une enquête menée par la Chambre des représentants du Nigeria révèle que 45 compagnies pétrolières et gazières doivent 1,7 milliard de dollars de redevances impayées, entraînant d'importantes pertes pour l'économie du pays.

Usine pétro-gazière Légende : Usine pétro-gazière

À la fin de l'année 2024, le Nigeria faisait face à une dette colossale de 1,7 milliard de dollars (2500 milliards de nairas) en redevances impayées par 45 compagnies pétrolières et gazières, selon une enquête du Comité des comptes publics de la Chambre des représentants. Cette dette, dont certaines parties remontent à plus de quatre ans, révèle des anomalies dans le paiement des redevances et les processus de réconciliation financière, entraînant des pertes de revenus pour le secteur et, par extension, pour l'économie nigériane.

Parmi les entreprises concernées, 28 n'ont pas répondu aux convocations du Comité, représentant un passif de 1,23 milliard de dollars. Neuf autres ont contesté les montants qui leur sont imputés et demandent un processus de réconciliation avec la Commission nigériane de réglementation de l’amont pétrolier (NUPRC). Ces entreprises disposent d'une semaine pour soumettre leurs documents et clarifier leur situation, faute de quoi elles risquent des sanctions législatives et réglementaires.

En revanche, sept compagnies ont reconnu leur dette totale de 37,43 millions de dollars et se sont engagées à la régler d'ici août 2025. Seules deux sociétés, dont Shell Petroleum Development Company (SPDC) et Shell Nigeria Exploration & Production, ont honoré leurs obligations fiscales dans leur intégralité.

La crise des redevances impayées s'inscrit dans un contexte difficile pour l'industrie pétrolière et gazière nigériane, confrontée à de nombreux défis. Le vandalisme des pipelines, la corruption et la dépendance excessive aux hydrocarbures nuisent à l'optimisation des revenus et freinent la diversification économique du pays. Le secteur, bien qu’il représente environ 5,5 % du PIB et 92 % des exportations, continue de voir ses revenus compromis par une mauvaise gestion et des pratiques opaques.

Face à ces enjeux, le gouvernement nigérian a mis en place des réformes visant à améliorer la collecte des recettes fiscales, telles que la loi sur l’industrie pétrolière (PIA) de 2021. Ce cadre législatif entend renforcer la gouvernance du secteur, établir des conditions fiscales attractives et accroître la transparence dans la gestion des revenus. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour résoudre les problèmes de paiement des redevances et assurer une gestion plus rigoureuse des ressources naturelles du pays.


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