En réponse à des pertes financières considérables dues au brûlage de gaz naturel, le Nigeria envisage de monétiser le gaz torché pour générer des revenus importants et renforcer sa sécurité énergétique
En 2023, le Nigeria a perdu près de 1 milliard de dollars en raison du gaz naturel brûlé à la torche, selon les données du Nigeria Gas Flare Tracker. Une situation que le gouvernement entend inverser en valorisant ce gaz, dans le cadre de son ambition de monétiser cette ressource actuellement gaspillée. Cette stratégie a été réaffirmée par la Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission (NUPRC), qui a annoncé que le pays pourrait attirer jusqu'à 2,5 milliards de dollars d’investissements pour mettre en œuvre cette initiative.
Lors du Nigeria International Energy Summit (NIES), qui s’est tenu à Abuja du 24 au 27 février 2025, le régulateur nigérian a détaillé les contours du Nigeria Gas Flare Commercialisation Programme (NGFCP). Ce programme vise à transformer le gaz naturel actuellement brûlé en torche, faute d’infrastructures adéquates, en opportunités économiques pour l’État. Le gaz torché, qui n’est que rarement récupéré ou utilisé, pourrait ainsi devenir une source importante de revenus, tout en réduisant les impacts environnementaux du brûlage.
La mise en œuvre de ce programme repose en grande partie sur la mobilisation des financements nécessaires pour développer des technologies de capture, d’utilisation et de stockage du carbone (CCUS). L’objectif est double : améliorer la sécurité énergétique du Nigeria et garantir la durabilité du secteur pétrogazier national, tout en contribuant à la transition énergétique mondiale.
Des chiffres récents publiés par l’Agence nigériane de détection et de réponse aux déversements de pétrole (NOSDRA) révèlent que, entre 2011 et 2021, le pays a perdu plus de 22,9 milliards de dollars en gaz brûlé. Cela souligne non seulement le potentiel financier considérable de la monétisation du gaz torché, mais aussi l’importance de la valorisation commerciale du gaz récupéré, qui pourrait générer des revenus supplémentaires pour le gouvernement.
Outre les retombées économiques directes, cette initiative pourrait également contribuer à résoudre l’un des défis énergétiques majeurs du pays : le déficit électrique. En valorisant le gaz torché, le Nigeria pourrait augmenter sa capacité de production d’électricité, un secteur qui souffre de pénuries chroniques depuis de nombreuses années.
Ainsi, la valorisation du gaz torché ne représente pas seulement une opportunité pour le Nigeria de renforcer ses finances publiques, mais aussi un moyen stratégique d’améliorer son positionnement sur la scène énergétique mondiale, tout en soutenant une transition énergétique plus durable et en réduisant son empreinte carbone.