SECTEUR PETROLIER NIGERIAN FACE A DES DEFIS PERSISTANTS : Le Nigeria dépend toujours des importations de carburant malgré ses ambitions

Le pays, premier producteur africain de pétrole, peine à répondre à sa demande locale en carburant, malgré des projets ambitieux visant à mettre fin à sa dépendance.

Unins de pétrole Légende : Unins de pétrole

En 2023, Mele Kyari, le PDG de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), exprimait une grande confiance quant à l'atteinte de l'objectif d'autosuffisance en carburant. Selon ses déclarations, le Nigeria, le plus grand producteur de pétrole d’Afrique, serait en mesure d’arrêter ses importations de carburants d'ici 2024. Cependant, cette promesse se heurte à une réalité bien différente.

Les raffineries locales du pays ne parviennent encore à couvrir que 50 % des 50 millions de litres d'essence consommés quotidiennement par la population, comme l'a révélé Ogbugo Ukoha, directeur exécutif du régulateur du secteur pétrogazier (NMDPRA). Ainsi, plus de 25 millions de litres d’essence sont encore importés chaque jour, malgré des efforts pour augmenter la capacité de production locale.

La situation s’est compliquée depuis la suppression des subventions sur les carburants en 2023, réduisant la demande à 50 millions de litres par jour contre 66 millions avant cette réforme. Pourtant, même avec un marché de consommation en baisse, la dépendance aux importations reste forte, freinant les ambitions du gouvernement.

L’un des principaux moteurs de cette stratégie d’autosuffisance repose sur la raffinerie Dangote, la plus grande infrastructure de raffinage en Afrique avec une capacité de production de 650 000 barils par jour. Mais, malgré sa mise en service attendue, et les réhabilitations de raffineries publiques comme celles de Port Harcourt et Wari, la situation reste incertaine.

Les défis opérationnels rencontrés par les raffineries locales, notamment en matière d’approvisionnement constant en brut, compliquent l’équation. Le Nigeria doit désormais surmonter ces obstacles pour espérer devenir un acteur autonome, voire un exportateur de produits pétroliers raffinés dans le futur. L’enjeu est majeur, tant pour l’économie du pays que pour ses aspirations à se libérer de la dépendance aux importations.


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