Lancée en 2022, la Banque africaine de l'énergie, dédiée au financement des projets pétroliers et gaziers en Afrique, rencontre des obstacles dans sa phase de mobilisation des fonds. L’institution espère cependant démarrer ses activités d’ici mi-2025.
Près de trois ans après l'annonce officielle de sa création, la Banque africaine de l'énergie (AEB) reste en phase de mobilisation des capitaux. Spécialisée dans le financement des projets pétroliers et gaziers en Afrique, cette institution supranationale a pour objectif de combler le manque de financement des énergies fossiles sur le continent, dans un contexte où les bailleurs de fonds internationaux se retirent de plus en plus de ce secteur.
Le premier vice-président exécutif de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), Denys Denya, a récemment précisé que les discussions étaient en cours avec plusieurs pays pour qu'ils apportent leurs contributions nécessaires à l’établissement du capital initial de 5 milliards de dollars. « Nous espérons démarrer nos activités avant la fin du premier semestre 2025 », a-t-il assuré lors de la conférence Mining Indaba qui se tient cette semaine au Cap, en Afrique du Sud.
Bien que l’AEB ait déjà vu certains pays faire des contributions financières, un certain retard reste à combler pour permettre son lancement effectif. En effet, en octobre dernier, l'Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO) avait annoncé que 45% du capital initial de la banque avait déjà été réuni par les pays producteurs d'hydrocarbures, mais il reste à savoir dans quelle mesure les institutions financières viendront compléter ce financement.
Il est a rappelé que la création de cette institution a été officialisée en mai 2022 par Afreximbank et l'APPO. Le Nigeria, qui abritera son siège, a donc été choisi pour cette mission en juillet 2024. Ainsi, la banque se positionne comme un acteur clé face au désengagement des grandes institutions internationales, telles que la Banque mondiale et la Banque européenne d'investissement, qui ont annoncé la fin des financements des projets pétroliers et gaziers à partir de 2021-2022.
Face à cette situation, l’AEB se veut un levier stratégique pour soutenir les projets énergétiques sur le continent, en particulier dans les pays les moins avancés, où l’accès à l’électricité reste un défi majeur. Selon les dernières estimations, près de 600 millions d’Africains vivent encore sans accès à l’électricité, une situation que la banque pourrait contribuer à améliorer si elle parvient à lever les fonds nécessaires.
Ainsi, malgré les obstacles rencontrés dans cette phase de préparation, la Banque africaine de l'énergie garde un cap optimiste et espère ouvrir ses portes d’ici mi-2025, devenant ainsi un pilier essentiel du financement énergétique en Afrique.