2025 : Un tournant décisif pour l’énergie nucléaire à l’échelle mondiale

L’année 2025 pourrait marquer un tournant historique pour l’énergie nucléaire, qui, soutenue par de nouveaux réacteurs et un regain d’intérêt pour ses atouts environnementaux, pourrait jouer un rôle clé dans la transition énergétique mondiale.

Energie nucléaire Légende : Energie nucléaire

2025 pourrait bien être l'année où l'énergie nucléaire retrouve une place centrale dans le mix énergétique mondial. Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), cette source d’énergie pourrait battre des records de performance avec une augmentation significative du nombre de réacteurs en fonctionnement et une dynamique d’investissement renforcée. Le nucléaire, longtemps critiqué après des accidents comme Tchernobyl et Fukushima, semble aujourd'hui redevenir une option de choix pour garantir une production d’électricité fiable et bas carbone face aux défis climatiques mondiaux.

Le nombre de réacteurs en activité devrait atteindre 420 unités d’ici 2025, un chiffre sans précédent. Cette évolution est alimentée par des décisions prises ces dernières années pour prolonger la durée de vie de plusieurs réacteurs existants, représentant près de 15 % du parc mondial. Les investissements dans le nucléaire ont également connu une hausse de près de 50 % depuis 2020, atteignant plus de 60 milliards de dollars par an, incluant à la fois la construction de nouvelles centrales et la modernisation des infrastructures existantes.

Parmi les projets en cours, 63 réacteurs sont actuellement en construction, dont près de la moitié en Chine, qui se positionne comme le leader mondial du nucléaire civil avec 29 réacteurs en chantier. L'Inde, la Russie, la Turquie et l’Égypte suivent également avec des projets importants. En Europe, la France, quant à elle, mise sur l’innovation avec le développement des petits réacteurs modulaires (SMR), perçus comme une alternative plus rapide et plus flexible aux centrales classiques. Les États-Unis, après une période de stagnation, ont aussi engagé des fonds pour soutenir la filière nucléaire, en particulier pour les SMR.

La relance du nucléaire est motivée par des préoccupations croissantes liées à la transition énergétique et à la sécurité d'approvisionnement. La crise énergétique mondiale de 2022-2023 a mis en lumière la vulnérabilité des systèmes énergétiques dépendants des énergies fossiles, renforçant l’attractivité du nucléaire pour sa capacité à fournir de l’électricité stable sans émission de CO2. L’urgence climatique fait également pencher la balance en faveur du nucléaire, reconnu comme une énergie propre malgré les émissions liées à l’extraction et au transport de l'uranium.

D’ici 2050, selon l’AIE, les petits réacteurs modulaires pourraient représenter une part importante de la capacité nucléaire mondiale, notamment aux États-Unis. Cette technologie, plus flexible et plus rapide à déployer, suscite un intérêt croissant, notamment parmi les pays émergents et les entreprises technologiques.

Cependant, plusieurs obstacles restent à surmonter. Les coûts de construction élevés des centrales nucléaires et les défis liés à l’approvisionnement en uranium, contrôlé en grande partie par la Russie, peuvent freiner certains projets. Par ailleurs, l’acceptation du nucléaire par l’opinion publique demeure un enjeu majeur, malgré une perception plus favorable qu’il y a quelques années.

En somme, 2025 pourrait bien être l’année où le nucléaire renoue avec son rôle stratégique dans la production d’énergie propre, renforçant ainsi sa place dans la lutte contre le changement climatique.



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