Le Bénin, acteur engagé dans la lutte contre le changement climatique, a réalisé des avancées significatives en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, le chemin vers un avenir carbone neutre reste semé d’embûches, nécessitant une mobilisation continue et une adaptation stratégique à des enjeux complexes.
Depuis quelques années, le Bénin a intensifié ses efforts pour atteindre l’objectif mondial de carbone neutre d’ici 2050. A cet effet, il a conclu un accord bilatéral historique au titre de l’Article 6 de l’Accord de Paris, marquant une avancée significative dans la coopération climatique internationale, le 17 novembre 2024. À ce jour, il a mis en place plusieurs initiatives dans des secteurs clés tels que l’agriculture, les énergies renouvelables et la gestion des forêts. L’un des piliers de cette transition reste le secteur énergétique, avec un investissement croissant dans les énergies renouvelables. C’est un secteur central dans la stratégie carbone du Bénin. Le pays a déployé des projets solaires ambitieux, visant à réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Des fermes solaires ont ainsi vu le jour, contribuant à une baisse significative des émissions liées à la production d’électricité. De plus, des projets d’efficacité énergétique dans les industries et les bâtiments publics participent activement à cette dynamique. Sur le plan forestier, le Bénin a également pris des mesures en faveur de la reforestation et de la préservation des écosystèmes. La gestion durable des forêts et la lutte contre la déforestation sont des priorités pour limiter l’empreinte carbone du pays. Les programmes de sensibilisation et les incitations à la plantation d’arbres sont désormais une composante essentielle de la politique environnementale du gouvernement béninois.
Malgré ces progrès, plusieurs défis demeurent. Le premier réside dans la question du manque de financement comme l’un des principaux obstacles à la mise en œuvre des projets verts, selon le professeur Giroux Apkatcheme, consultant international en agronomie et foresterie. Il plaide pour une mobilisation accrue des fonds internationaux pour soutenir les efforts du Bénin dans la lutte contre le changement climatique. De plus, la sensibilisation du public et des entreprises reste un enjeu majeur pour que chacun puisse contribuer à la réduction des émissions. Aussi est-il que l’accès à des technologies propres, l’éducation et la formation sont des préalables essentiels pour assurer une transition inclusive et équitable. En outre, le changement climatique est un défi global qui nécessite une coopération renforcée.
Le Bénin, tout en poursuivant ses efforts internes, doit également participer activement à des forums internationaux et collaborer avec d’autres pays pour renforcer la résilience régionale face aux impacts du réchauffement climatique. Pour le Professeur Apkatcheme, la neutralité carbone représente une opportunité unique pour moderniser l’économie béninoise. En adoptant des pratiques durables, le pays pourrait créer des emplois verts dans les secteurs de l’énergie renouvelable, de l’agriculture durable et de la gestion des ressources naturelles. « C’est une chance pour le Bénin de repenser son modèle de développement tout en protégeant l’environnement », conclut-il.