Pour répondre à ces nombreux besoins en électricité, la Côte d’Ivoire a mis en place en juin 2023, une centrale photovoltaïque, comptant 69 440 panneaux solaires sur 36 hectares. Ce projet, emblématique de l’avenir des énergies renouvelables prend de l’ampleur. À fin 2024, il se positionne comme un acteur clé dans la transition énergétique du pays. Une initiative qui concilie développement durable et innovation technologique.
« Réduire la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles et promouvoir un mix énergétique plus durable », tel est l’objectif visé par le gouvernement ivoirien. En effet, dans le nord de la Côte d’Ivoire, une ferme d’un nouveau genre, recouverte de verre et d’aluminium, s’est étendu au milieu des champs de coton à Boundiali. Elle bénéficie d’un climat chaud et sec, idéal pour l’énergie solaire avec une irradiance très élevée, ce qui optimise la production d’électricité selon Franck Alain Yayo. Cette centrale a une capacité de 37,5 MWc, repartir sur environ 69 440 panneaux solaires de 550 Wc et de 168 onduleur-strings de 250kVA, souligne nos confrères de clemessy. D’après Christophe GRIZEAU, le responsable de l’agence RMT en Côte D’Ivoire, « elle est équipée d’un système de stockage d’énergie par batteries (BESS) de 10 MWh permettant de lisser l’énergie produite par les panneaux photovoltaïques. Ce BESS fiabilise la capacité de production de la centrale (64 GWh/an) qui peut alimenter jusqu’à 30 000 foyers chaque année, tout en économisant 27 000 tonnes de CO2 ».
À la fin de l'année 2024, le bilan de ce projet est particulièrement prometteur, avec des retombées positives pour l'environnement, l'économie et les communautés locales. Ce projet consiste principalement à transformer les résidus de la culture du palmier à huile (coques, tiges et autres déchets organiques) en biocombustible, pour alimenter des turbines génératrices d’électricité. Ce processus permet non seulement de produire une énergie verte mais aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les déchets de palmier, autrefois laissés à l'abandon ou brûlés de manière incontrôlée, sont ainsi valorisés dans un cycle énergétique respectueux de l'environnement.
En outre, il convient de préciser que ce centre, dès son lancement a permis de traiter une quantité significative de déchets agricoles, contribuant ainsi à la réduction de la pollution et à la préservation des sols. D’après les informations libellées sur le site Energynews, en 2024, plus de 350 000 tonnes de déchets ont été recyclées pour produire de l'électricité, une quantité qui représente une part importante de la consommation énergétique de certaines régions ivoiriennes. Il répond ainsi à un double objectif : l’approvisionnement en énergie renouvelable pour les populations locales et la gestion durable des déchets agricoles. L’impact économique de ce projet est également non négligeable. Le recyclage des déchets de palmier génère des emplois dans les zones rurales où l’industrie du palmier à huile est une activité phare. Des centaines de personnes, principalement des jeunes et des femmes, sont désormais employées dans la collecte, le traitement et la transformation de ces déchets en électricité. Le centre a ainsi contribué dans cette même année, à la création de plus de 2 000 emplois directs et indirects, renforçant l’économie locale tout en soutenant la transition énergétique du pays.
À l’échelle nationale, ce projet participe activement à la réduction de la dépendance de la Côte d'Ivoire aux énergies fossiles à en croire nos confrères de Franceinfo. Pourtant, des défis subsistent. Le principal reste l’optimisation de la collecte des déchets, notamment dans les zones les plus reculées, où les infrastructures sont encore insuffisantes. Les autorités et les entreprises partenaires continuent de mettre en place des solutions pour améliorer la logistique et la gestion de ces déchets. Par ailleurs, l’entretien des installations de transformation et la formation des travailleurs locaux sont des enjeux cruciaux pour assurer la pérennité du projet. Ce projet devrait également s’étendre à d'autres régions de la Côte d'Ivoire, avec l’objectif d’augmenter la capacité de production d’électricité d'ici fin 2025.