L'Afrique, longtemps dépendante des combustibles fossiles pour répondre à ses besoins en matière de transport, se tourne progressivement vers une solution plus durable et innovante : la mobilité électrique. Cette transition vers des véhicules électriques présente de nombreux avantages, tant sur le plan économique que sur celui de la réduction de l'empreinte carbone de la région.
L'adoption de la mobilité électrique offre une opportunité unique aux pays africains de diversifier leur économie en développant une industrie automobile innovante et durable. En investissant dans la fabrication et la commercialisation de véhicules électriques, ces pays peuvent stimuler la croissance économique, créer des emplois locaux et réduire leur dépendance aux importations de combustibles fossiles.
L'un des avantages les plus significatifs de la mobilité électrique est son impact positif sur l'environnement. Contrairement aux véhicules à combustion interne, les véhicules électriques ne produisent aucune émission directe de gaz à effet de serre lorsqu'ils sont en fonctionnement. En utilisant une énergie électrique produite à partir de sources renouvelables telles que l'énergie solaire et éolienne, les pays africains peuvent réduire considérablement leurs émissions de CO2 et contribuer à la lutte contre le changement climatique.
En plus de réduire les émissions de CO2, la mobilité électrique contribue également à améliorer la qualité de l'air en réduisant la pollution atmosphérique dans les zones urbaines. Les véhicules électriques produisent moins de particules fines et de polluants atmosphériques nocifs, ce qui entraîne une diminution des problèmes de santé liés à la pollution de l'air tels que les maladies respiratoires et cardiovasculaires.
Pour soutenir pleinement la transition vers la mobilité électrique, il est essentiel d'investir dans le développement d'une infrastructure de recharge robuste et accessible. En mettant en place un réseau de bornes de recharge publiques et privées à travers le continent, les pays africains peuvent encourager l'adoption de véhicules électriques et garantir une transition en douceur vers une mobilité plus durable.
L'adoption de la mobilité électrique par les pays africains offre une opportunité sans précédent de stimuler le développement économique, de réduire les émissions de CO2 et d'améliorer la qualité de l'air dans les zones urbaines. En investissant dans cette transition vers des solutions de transport plus durables, l'Afrique peut jouer un rôle de leader dans la lutte mondiale contre le changement climatique tout en assurant un avenir plus propre et plus prospère pour ses citoyens.
La technologie des véhicules intéresse ainsi Crin Chindo les pays africains. C’est le cas par exemple du Bénin, de la Nairobi, du Sénégal et bien d’autres pays en Afrique.
Au Bénin, plus de 3 000 motos électriques circulent essentiellement autour de Cotonou aujourd’hui. « Depuis mai 2022, nous vendons chaque jour une cinquantaine de motos au Bénin et notre croissance se fait sur les mêmes bases au Togo. » Rassure Hervé Hountondji, directeur des ventes de M-Auto, une société d’origine indienne détenue par Africa Transformation and Industrialization Fund (ATIF), un fonds d’investissement spécialisé dans l’industrie et le développement économique en Afrique. Ces motos procurent de multiples avantages. En plus d’être silencieuses et non polluantes, les motos 100 % électriques comptent moins de pièces qu’une moto thermique. « Il n’y a pas de pot d’échappement, pas de vidange, quasiment aucun entretien ». Renchérit le directeur. Une avancée à la fois technologique, écologique et économique pour le Bénin. L’utilisation des M-Autos participe à la réduction de l’empreinte carbone du pays, facilite la mobilité des personnes vue la disponibilité des batteries de change et participe à une croissance économique vu l’attrait pour l’achat de ce type de moto.
À Nairobi, la startup BasiGo fait le bonheur des populations avec ses bus électriques. « C’est la première fois que je prends un bus électrique, je suis avec ma femme, témoigne cet usager. Jusqu’ici tout va bien, le trajet est fluide, il n’y a pas de bruit. Je trouve ça bien d’avoir ces bus, ça n’émet pas d’émissions polluantes. » Témoigne un usager. Avec un moteur ces bus répondent à plusieurs principes environnementaux dont principalement la réduction de l’empreinte carbone et la pollution sonore.
Les bus mis sur le marché par la start-up BasiGo peuvent faire entre 250 et 300 kilomètres par jour avec une charge complète. Pour des cas d’urgences, il y a quatre stations de recharge à Nairobi. D’après les explications de Samuel Kamunya le responsable du développement commercial pour BasiGo, « un bus qui roule au diesel peut relâcher jusqu’à 50 tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère par an. En le remplaçant par un bus électrique, on évite ces émissions. Et puis, le bus n’a pas de moteur et utilise une énergie verte qui coûte moins cher. Ne pas avoir de moteur a d’ailleurs un double avantage, éviter la pollution dans l’air et réduire la pollution sonore. » Au kenya, la production énergétique étant de 87% de l’électricité provenant du renouvelable, la production en massive de ces bus peut être promis. Cependant, le coût élevé des véhicules est souvent un frein à l’achat.
Le marché africain des bus électriques était évalué à 872,89 millions USD en 2021 et devrait atteindre 1548,44 millions USD d’ici 2027, enregistrant un TCAC de 10,26% au cours de la période de prévision (2022-2027), d’après l’analyse de la taille et de la part du marché des bus électriques en Afrique - Tendances et prévisions de croissance (2023 – 2028).
Avec ces projets d’avenir pour l’Afrique, l’ambition de la start-up BasiGo à long terme est de s’implanter dans d’autres pays du continent. Mais déjà en plus du Kenya, la start-up s’est aussi lancée au Rwanda. En revanche, notons de plus de 400 personnes ont déjà versé une caution pour être sur liste d’attente des acheteurs du bus électrique.
Outre le Kenya, le Sénégal prend le pli avec pour but l’entrée en scène en 2024 des bus électriques. Entièrement financé par Dakar Mobilité, la société a réuni l'ensemble des 135 millions d'euros nécessaires au déploiement du futur réseau de bus électriques de Dakar. Le service ouvrira au public début 2024. Le dernier bus électrique, pour une flotte totale de 121 véhicules, a été officiellement réceptionné le 28 novembre 2023 à Dakar, selon les informations de la société sénégalaise Dakar Mobilité.
Contrairement au Sénégal, déjà imprégné au niveau gouvernemental la start-up du Kenya « BasiGo vient de recevoir un prêt de 5 millions de dollars du British International Investment, une institution de financement du gouvernement britannique. Cet argent devrait permettre à la start-up de mettre 100 bus en circulation au Kenya d'ici à la fin de l’année ». Renseigne le site RFI.
Notons que la voiture électrique n'émet ni CO2, ni particules lorsqu'elle circule, contrairement aux véhicules essence et diesel. Le bilan carbone d'une voiture électrique s'améliore donc au fil de son utilisation. En revanche, la fabrication d'une voiture électrique est source d'émissions de CO2 et implique l'utilisation d'énergies fossiles. « La seule pollution émise par une voiture électrique est les particules de freinage. Contrairement à une voiture thermique, les freins sur un véhicule électrique ne sont là que pour marquer l'arrêt du véhicule. Lors d'une phase de freinage, le véhicule électrique se recharge de lui-même ». Informe le site Que choisir. Et l’avantage pour le monde entier et particulièrement pour l’Afrique est non seulement la réduction de l’empreinte carbone pour la préservation du climat mais aussi l’engouement pour la production de l’énergie renouvelable pour des productions à grande échelle.
Gloria AKOAKOU