Le secteur de l’énergie au Bénin fait la part belle à l’inclusion sociale. En témoigne l’adoption le 14 décembre 2023 du document de quota genre 2024-2028. Cette politique du gouvernement vise l’accès et le renforcement des femmes et des groupes vulnérables dans le domaine. Ce document qui reste lié aux politiques de recrutement et d’insertion professionnelle, s’impose comme l’un des mécanismes pouvant aider à corriger la faible représentativité des femmes et des couches vulnérables.
« Il est observé, dans le secteur de l’énergie, une dominance masculine et, par ricochet, une faible prise en compte des femmes, non seulement en tant qu’utilisatrices des ressources énergétiques, mais aussi et surtout en tant qu’actrices clés du secteur et partie prenante des instances de prise de décisions », c’est du moins ce que relève le Document de quota genre (Dqg) 2024-2028 du secteur de l’énergie. Autant dire que la faible présence des femmes dans le secteur de l’énergie au Bénin est une réalité.
Selon les statistiques de 2020 sur le profil genre, le nombre total de techniciens et ingénieurs toutes catégories confondues (énergie, travaux publics et autres spécialités) est de 44 soit un taux de 19,05 % sur les 231 personnes qui travaillent dans ses secteurs. Parmi ces 44 techniciens et ingénieurs, 95,45 % sont des hommes contre 4,55 % des femmes. Pour l’homme de la rue, les interventions dans le secteur de l’énergie sont techniques et inaccessibles aux femmes. Contrairement à cette opinion, le ministère de l’Energie, de l’Eau et des Mines (Meem) soutient que « cette représentation qui s’ancre dans les normes sociales et de genre qui définissent a priori les secteurs et domaines d’activités compatibles avec les sexes, renforce la neutralité genre du secteur et la faible représentativité des femmes dans les domaines techniques ».
Face à tableau peu reluisant, le ministère de l’énergie, de l’eau et des mines s’est résolument engagé à remonter la pente. C’est pourquoi depuis 2018, le gouvernement fait de l’intégration du genre une approche sectorielle prioritaire afin de réduire les inégalités de genre existant à tous les niveaux, ceci en lien avec l’ODD 7 et à l’opérationnalisation de la politique de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour l’intégration du genre dans le secteur de l’énergie. En clair, l’ambition du Bénin est de porter à 20 % à l’horizon 2030 le nombre de femmes techniques du secteur de l’énergie conformément au Plan d’action national pour la mise en œuvre de la politique de la Cedeao en matière d'intégration de la dimension genre dans l'accès à l'énergie.
DQG, un outil de promotion de la femme
Selon le ministère de l’Energie, de l’Eau et des Mines, le Document de quota genre est « l’ensemble des principes qui visent à accroître la représentation des femmes, à tous les niveaux, afin que ces dernières aient les mêmes droits et opportunités de participer, d’être représentées et de contribuer au fonctionnement du développement et de la construction de la démocratie ». Ce document fait partie des nouvelles initiatives visant à promouvoir davantage les femmes dans le domaine de l’énergie. L’intégration du genre dans ce domaine aidera à évaluer les disparités et les inégalités existentielles, à renforcer la présence des couches sociales, surtout des femmes dans les emplois offerts par le secteur, à les impliquer dans le processus de prise de décisions en matière de développement énergétique, à renforcer leur accès à l’énergie, ainsi que les impacts des services énergétiques sur leurs vies.
Selon les informations rapportées le quotidien du service public La nation, l’élaboration du DQG se fonde sur les engagements de promotion du genre pris par le Bénin aux niveaux international, régional et sous-régional. Elle vise à apporter, en un temps record, les solutions requises aux inégalités de genre observées en matière d’accès aux fonctions techniques du secteur de l’énergie au sein du Meem et des structures techniques sous tutelle.
Pour assurer l’accès de tous à des « services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable », conformément à la vision du Dqg, le ministère de l’Energie, de l’Eau et des Mines, devra également œuvrer pour le développement d’un environnement et de stratégies durables capables de favoriser l’atténuation des stéréotypes de genre et la réduction du gap entre la proportion d’hommes présents dans les métiers techniques du secteur de l’énergie et celle des femmes présentes. La promotion durable du recrutement basé sur le quota genre ou sur les discriminations positives en faveur des femmes, et possiblement des personnes en situation de handicap, est aussi un axe à considérer.