L'HYDROGENE VERT : : La Chine dans une perspective de production industrielle

En Chine, le plus grand projet "d'hydrogène vert au monde" rencontre des difficultés majeures pour produire de l'hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables. Les électrolyseurs, fournis par les trois principaux fabricants chinois, sont en cause. Ces problèmes de performance toucheraient aussi les fabricants occidentaux

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Le plus grand projet " d'hydrogène vert au monde" demeure encore un rêve pour certains pays du monde entier comme la Chine.

En effet, selon les reporteurs de "L’usine Nouvelle", le pays rencontre des difficultés majeures pour produire de l'hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables. Dans l’hydrogène, la Chine caracole en tête – ont publié ces derniers.

Et pour causes, « alors que dans le monde, les capacités d’électrolyse déployées ont atteint les 1,1 GW à fin octobre 2023 (+60 % en un an), c’est la Chine qui dispose des plus grandes capacités, avec 610 MW installés selon le rapport Hydrogen Insights publié en décembre par l’Hydrogen Council. »

Pour décarboner sa raffinerie Tahe Refining & Chemical, le pétrolier et chimiste chinois Sinopec a mis en service en juin 2023 la puissante unité de production d’hydrogène vert dans le monde dans la province du Xinjiang, le projet Kuqa. D’une puissance de 260 mégawatts (MW) d’électrolyse, l’unité doit produire 20 000 tonnes d’hydrogène vert par an en rythme de croisière. Les débuts sont plus que laborieux. Le site n’a produit que 2000 tonnes d’hydrogène en six mois ! Et ce sont les électrolyseurs, chinois, qui sont en cause.

Fournis par trois fabricants, Cockerill Jingli (120 MW), Longi (80 MW) et Peric (60 MW), ces électrolyseurs rencontrent chacun leurs propres problèmes techniques, mais tous ont un problème commun lié à leur flexibilité, expliquait dès novembre un analyste de BloombergNEF (BNEF), Xiaoting Wang. Si l’installation a fonctionné à moins d'un tiers de sa capacité installée, ce serait en raison de dispositifs de sécurité manquants dans la conception du système et des rendements inférieurs à ceux promis, explique l’expert de BNEF. Les électrolyseurs chinois, de technologie alcaline, ne géreraient pas correctement l’intermittence des renouvelables. L’unité étant alimentée par un parc de 300 MW de photovoltaïque.

Somme toute, il urge pour les autres pays du monde, en particulier ceux de l’Afrique d’emboiter le pas à la Chine par la mise en place de stratégies ou politiques adéquates pour développer industriellement l’hydrogène vert contribuant au mixte énergétique pour un développement durable.


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