Le Ghana, dont la dette énergétique dépasse les 3 milliards de dollars, cherche des solutions pour alléger son fardeau financier. Le gouvernement, sous la houlette du ministre de l’Énergie, John Abdulai Jinapor, a annoncé sa volonté de réformer le système de collecte des recettes d’électricité afin de régler une partie de cette dette. Cette initiative a été dévoilée par Isaac Agyei Kwakye, responsable des relations publiques du ministère, lors d’un entretien diffusé le 14 février 2025 par le média local Citi News.
L’objectif de cette réforme est de renforcer l'efficacité de la collecte des recettes et de garantir que les fonds perçus soient versés directement dans un compte unique, ce qui permettrait de régler les arriérés dus aux producteurs d’électricité indépendants (IPP). Bien que le gouvernement ne puisse pas rembourser la totalité des dettes, il espère réduire le passif grâce à cette nouvelle approche.
Cette annonce intervient après la publication d’un rapport ayant révélé des irrégularités dans les déclarations de revenus de l'Electricity Company of Ghana (ECG), la société d’électricité publique. Depuis plusieurs années, le secteur énergétique ghanéen fait face à une montée en flèche de ses dettes, atteignant un total de 3 milliards USD en janvier 2025, contre 2,1 milliards USD en août 2017.
La situation s’est récemment aggravée, notamment en raison de la menace de la compagnie turque Karpowership, qui fournit 23% de l’électricité du pays. Karpowership a averti qu’elle suspendrait sa production si le gouvernement ne réglait pas sa dette de 379 millions USD, créant une pression supplémentaire sur un secteur déjà fragile.
Bien que les détails précis de la réforme restent flous, le Ghana a déjà mis en place certaines mesures pour limiter les dettes, comme la loi sur les taxes du secteur de l’énergie (ESLA), introduite en 2015. Cette loi a permis de collecter environ 45 milliards de cedis (environ 2,9 milliards USD), mais ces fonds n’ont pas suffi à résoudre la crise de la dette.
Le pays est également confronté à un défi majeur concernant son approvisionnement en énergie, étant encore largement dépendant des importations de gaz et des services des producteurs privés pour répondre à ses besoins internes. Selon l’Agence internationale de l'énergie (AIE), 62,6% de l’électricité du Ghana provient du gaz, tandis que l’hydroélectricité représente seulement 35,4% de la production nationale.
Face à ces enjeux, la réforme envisagée pourrait être un pas crucial pour assainir le secteur énergétique, mais le pays devra également diversifier ses sources d'énergie et trouver des solutions durables pour éviter que la situation ne devienne ingérable.