La CEDEAO s'est donnée pour mission d'engager les jeunes de la région à travers des consultations de proximité. Celles-ci doivent se tenir au Ghana, en Côte d'Ivoire, au Sénégal et au Bénin. Cette démarche reflète la volonté de l'organisation de comprendre le « malaise » qui touche la jeunesse et de bâtir une stratégie adaptée, en prenant en compte les voix des jeunes.
C’est le Bénin qui organise en premier ces assises nationales, depuis lundi 4 novembre 2024 à Cotonou. Pendant deux jours, plus de 100 jeunes vont discuter sur les problèmes de la jeunesse béninoise et trouvent les solutions adéquates qu’ils préconisent.
Selon Servais Afouda, personne ressource de la CEEDAO, ces consultations rassemblent des jeunes de divers horizons, notamment des personnes vivantes avec un handicap, afin de garantir une représentativité réelle et diversifiée des attentes de la jeunesse. Cette approche participative, menée avec la collaboration des structures locales, vise à établir une stratégie régionale pour la jeunesse.
Il a relevé que ces jeunes de 18 à 35 ans viennent de toutes les contrées du pays. Il a indiqué que les organisateurs ont été instruits pour que ces consultations populaires soient inclusives et qu’elles requièrent la représentativité nationale. Il s’est réjoui de ce que la CEDEAO a offert au niveau de « tous les Etats, un espace pour écouter les jeunes, pour comprendre éventuellement leur malaise, permettre aux jeunes de dire ce qu’ils ressentent et surtout que les jeunes en se projetant dans le futur puissent dire ce qui est bon pour eux ».
Le Laboratoire d'analyses régionales et d'expertise sociale (LARES) a été chargé d'organiser les assises au Bénin. Son directeur scientifique, John Igué, a, au cours de la cérémonie d’ouverture des travaux soulevé des enjeux cruciaux pour la jeunesse africaine, comme l'influence étrangère, la manipulation des jeunes à des fins diverses et le besoin de renforcer l'autonomie de la CEDEAO face aux pressions extérieures.
« La question de fond, c’est comment faire pour que les jeunes puissent se sentir à l’aise dans un espace intégré », a indiqué le professeur. Il estime que si on ne crée pas un espace intégré, ce n’est pas sûr qu’on pourra régler les problèmes de la jeunesse.
La jeunesse a besoin de s’ouvrir au monde pour bénéficier des progrès. John Igué a trouvé que c’est un changement de paradigme que la CEDEAO est en train de mettre en place en organisant ces assises qui permettent d’écouter d’abord les jeunes avant d’agir.
Une jeunesse, un avenir : l'ambition d'une CEDEAO tournée vers l'unité
Amadou Diongue, Ambassadeur représentant résident de la CEDEAO, a souligné l'importance d'un rêve partagé pour l'avenir de la jeunesse africaine, sans toutefois imposer une vision préétablie. « Nous ne rêvons pas pour nous, mais pour la jeune génération. Mais ce rêve ne doit pas être imposé », a-t-il affirmé, insistant sur le rôle central de la jeunesse dans le développement du continent.
Plus de 800 jeunes ont été consultés avant ces assises pour les consultations populaires, et le constat est que la jeunesse attend des institutions qu'elles écoutent leurs préoccupations et leurs aspirations. « Si les jeunes discutent ensemble et identifient ensemble les solutions, il n'y a aucune raison pour que chacun soit contraint de résoudre les problèmes, seuls. Personne ne connaît mieux vos défis et vos solutions que vous-mêmes », a relevé Amadou Diongue.
Les résultats de ces consultations seront remis aux autorités pour alimenter l'élaboration d'une stratégie régionale de la jeunesse ouest-africaine. Grâce à cette initiative, la CEDEAO espère offrir un cadre permettant aux jeunes de prendre pleinement part. Ces assises marquent ainsi une étape clé dans la construction d'un avenir où la voix des jeunes d'Afrique de l'Ouest guide les politiques de développement, afin de créer une société plus équitable et plus représentative de jeunes.