Cette conférence s’est tenue juste après le lancement de la centrale solaire photovoltaïque d’Illoulofin et conjointement à la Cop 29 en cours à Azerbaïdjan. Selon Laure Weisgerber, Directrice de l’AFD, ce type de rencontre est crucial pour évaluer l’influence des politiques publiques sur le développement des énergies renouvelables au Bénin, surtout dans le contexte mondial mis en exergue par la COP29. Elle a également mentionné le projet d’extension de la centrale solaire Défi Sol, financé par l'AFD et l'Union Européenne, qui vise à augmenter sa capacité de production de 50 MW à 75 MW. Elle a affirmé : "les politiques publiques doivent être à la fois cohérentes, stables et adaptées aux spécificités locales pour encourager les investissements et l'innovation dans le secteur des énergies renouvelables".
La conférence a aussi permis de dresser un bilan des initiatives législatives mises en œuvre pour favoriser la transition énergétique au Bénin. Le Directeur de la Planification Énergétique et de l'Électrification Rurale (DPEERR), Todeman Assan, a présenté un aperçu des cadres légaux en vigueur, dont la loi sur les changements climatiques qui promeut les énergies renouvelables dans la production électrique. Des mesures telles que la politique nationale pour le développement des énergies renouvelables et la loi 2020-05 sur l’électricité offrent des incitations fiscales et législatives aux investisseurs. Cependant, malgré les progrès réalisés, des obstacles demeurent. « Le Bénin a actuellement un taux de pénétration des énergies renouvelables de 5 %, loin de l’objectif de 30 à 40 % d’ici 2030. Les difficultés d'accès au financement, en particulier pour les projets hors réseau et l'électrification rurale, restent un enjeu majeur qui nécessite des investissements conséquents et un cadre législatif plus attractif pour encourager le secteur privé » notifie t’il.
Les participants ont également abordé la nécessité de réduire les coûts de l’électricité, particulièrement en milieu rural où les prix sont souvent élevés. Les échanges ont souligné l'importance de mesures fiscales incitatives et d’un soutien accru aux investissements privés, avec pour objectif une politique énergétique à la fois inclusive et équitable.
Le Secrétaire d’Etat à l’énergie lors des échanges a réitéré l’ambition du gouvernement d’atteindre une part de 50 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique d’ici 2050. Pour concrétiser cette vision, il est essentiel de réduire les délais de mise en œuvre des infrastructures et de renforcer les incitations pour les investisseurs privés, sans omettre l’importante de la collaboration sous régionale en matière de fourniture d’énergie et disponibilité de la matière première.
Notons que cette conférence animée par Léonide Sinsin, Directeur de Aress Bénin, le Secrétaire d’Etat à l’énergie, Edouard Dahome et Maitre Mahussi avocate au barreau du Bénin a ainsi permis de faire un point sur les progrès réalisés, tout en identifiant les défis qui restent à relever pour positionner le Bénin comme un leader régional dans le domaine des énergies renouvelables.