ATELIER DE SENSIBILISATION SUR LA DIRECTIVE RELATIVE A LA PROMOTION ET AU DEVELOPPEMENT DES ENERGIES RENOUVELABLES DANS LES ETATS MEMBRES DE L’UEMOA

De grandes dispositions entreprises par les parties prenantes pour une transposition parfaite de la Directive au Bénin

Les rideaux sont tombés sur l’atelier national d’information et de sensibilisation des acteurs nationaux de la transition énergétique, sur les dispositions de la Directive n° 02/2022/CM/UEMOA, relative à la promotion et au développement des énergies renouvelables dans les Etats membres de l’UEMOA. Cet atelier qui a eu lieu les 11 et 12 septembre 2023 à Azalaï hôtel à Cotonou, est une initiative de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), en collaboration avec le Ministère de l’Energie, de l’Eau et des Mines (MEEM) du Bénin. Les assises ont connu la participation de plusieurs autorités béninoises et d’éminentes personnalités des pays membres de l’UEMOA ainsi que des acteurs privés du sous-secteur des énergies renouvelables.

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ENVIRONNEMENT
Source : www.echos-enr.media

Cet atelier s’inscrit dans le cadre des défis énergétiques et environnementaux qui s’imposent aux Etats à cette ère où la problématique des changements climatiques devient de plus en plus préoccupante.

En effet, résolument engagée vers une transition énergétique propre et ambitieuse à travers les Energies Renouvelables (EnR), la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) en collaboration avec le Ministère de l’Energie, de l’Eau et des Mines (MEEM) du Bénin a initié ce creuset d’échange dont les travaux ont été officiellement lancés lundi 11 septembre 2023 par Ibrahima KARAMBE, Conseiller à la représentation résidente de la Commission UEMOA à Cotonou et Franck TIGRI, Chef de Cabinet du Secrétaire d’Etat à l’Energie de la République du Bénin. Ce fut le lieu pour les deux autorités de préciser l’importance de cette rencontre qui vise de façon globale à informer et à sensibiliser les acteurs nationaux de la transition énergétique sur les dispositions de la Directive pour la promotion et le développement des énergies renouvelables au Bénin ; gage de la protection de l’environnement. « L’organisation de cet atelier est une étape importante dans les réformes communautaires. En réalité, après l’adoption des textes communautaires, que ça soit directive ou règlement, il est de coutume pour la Commission d’organiser des ateliers d’information et de sensibilisation des acteurs à la base, des acteurs institutionnels et ONG, des partenaires privés pour une meilleure appropriation de ces textes. Le but ultime de cette initiative de l'UEMOA est de promouvoir les EnR comme solution au problèmes liés au changement climatique dans toutes ses zones d'intervention », a expliqué Bourama KANADJIGUI, Chef de la Division des Energies Renouvelables de la Commission de l’UEMOA. « Il revient donc aux Etats de les transposer dans l’arsenal juridique national ; et ce processus est un processus complexe et la Commission, comme tous les projets communautaires, se tient au côté des Etats pour apporter des appuis nécessaires que ce soient techniques ou financiers (…) », a-t-il ajouté. A en croire les propos de Victor TOWADE, Directeur des Combustibles Fossiles et du Développement de l’Energie Electrique (DPEERR-MEEM), tous les objectifs spécifiques fixés au départ ont été tous atteints. L’idée qui est derrière la transposition, dit-il, est de développer un environnement juridique favorable au développement et à la promotion des énergies renouvelables. « Il nous faut développer les énergies renouvelables encore appelées "énergies vertes", car ce sont des énergies qui s’inscrivent dans le cadre des mesures de résilience contre les changements climatiques dans le cadre donc de la politique de l’Etat qui vise à assurer l’électricité pour tous à l’horizon 2030. Si nous développons les énergies renouvelables, ça va permettre de donner accès à l’électricité à tous, permettre surtout en milieu rural où on ne peut pas être connecté aux réseaux conventionnels. Quand il y a l’électricité, il n’y a plus de l’obscurité, il y a ainsi développement des activités », a-t-il conclu.

Après la cérémonie d’ouverture, les participants ont eu droit à plusieurs communications. La première, présentée par Bourama KANADJIGUI, Chef de la Division des Energies Renouvelables de la Commission de l’UEMOA, porte sur la présentation de la Directive n° 02/2022/CM/UEMOA, relative à la promotion et au développement des énergies renouvelables (EnR) dans les Etats membres de l’UEMOA. Cette communication renseigne sur le contexte, les objectifs et les résultats attendus ainsi que le résumé des dispositions clés de ladite Directive. Aussi, les objectifs de la Politique Energétique Commune (PEC), l’Initiative Régionale pour l’Energie Durable (IRED) et la Stratégie de Développement des Pôles Energétiques (SDPE), notamment ceux ayant un lien avec les énergies renouvelables ont-ils été abordés sans occulter l’abondance des ressources énergétiques renouvelables, la maturité des technologies et les multiples avantages liés à l’exploitation des énergies renouvelables ainsi que la baisse continue des coûts des technologies et la nécessité de mobiliser les ressources privées pour le financement des projets d’énergies renouvelables. Le Chef de la Division des Energies Renouvelables de la Commission de l’UEMOA a également fait mention des principales dispositions qui règlementent le secteur.

Au cours de l’atelier, plusieurs équipements qui entrent en ligne de compte de la Directive n° 02/2022/CM/UEMOA, relative à la promotion et au développement des énergies renouvelables dans les Etats membres de l’UEMOA ont été présentés et adoptés par les acteurs présents. Ce qui a permis de déboucher sur le guide relatif aux méthodes et techniques de transposition des directives communautaires. Cette communication a été virtuellement présentée, depuis Ouagadougou, par Yassimine Aïcha BASSOLE, Juriste au sein de la Commission de l’UEMOA. Elle met l’accent sur le principal objectif de ce guide qui n’est rien d’autre que l’harmonisation des méthodes et techniques de transposition des directives de l’UEMOA. Selon la communicatrice, le guide est subdivisé en quatre (04) parties sous forme de fiches et balise deux principes à savoir : « le principe de la fidélité de la transposition et celui du tout ou rien ». Les discussions ont également porté sur les rôles des acteurs dans le processus de transposition de la Directive, la présentation des initiatives nationales en matière de promotion et développement des énergies renouvelables.

Par ailleurs, plusieurs actions ont été entreprises pour véritablement assurer la promotion et le développement des EnR au Bénin. Il s’agit en effet des initiatives nationales et des textes réglementaires ou législatifs de promotion des EnR dans le pays, a expliqué Pamphile Roland G. KPATENON, Directeur de l’Electrification Hors-Réseau et de l’Eclairage Public de l’Agence Béninoise d’Electrification Rurale et de Maîtrise d’Energie (ABERME).

L’atelier sur la directive relative à la promotion et au développement des EnR dans les Etats membres de l’UEMOA, une aubaine pour les acteurs privés Ce creuset d’échange a été aussi une aubaine pour les différentes parties prenantes notamment les acteurs du secteur privé qui constituent un excellent levier de développement des énergies renouvelables au Bénin de se prononcer sur les rôles qui sont les leurs. Ismène AHAMIDE, Présidente de l’association Women Energy Entrepreneurship (WEE), a déclaré qu’« En tant qu’actrice du secteur privé, nous devons aussi faire partir de l’équipe de mobilisation et le gros travail qui nous revient donc sera de formuler des plaidoyers au sein de l’équipe afin de faire passer autant que fait se peut toutes les mesures des directives puisque ça nous arrange et ça arrange également le consommateur final. Donc c’est notre devoir aussi de montrer la pertinence de la mise en œuvre de toutes ces directives dont le but est de garantir l’accès à l’énergie équitable à tous ».

Il faut rappeler que la Directive a été adoptée en septembre 2022 par le Conseil des Ministres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), et a pour objectif général, la création d’un environnement juridique favorable à la promotion et au développement des énergies renouvelables dans l’espace UEMOA. Plus spécifiquement, elle vise à harmoniser les législations nationales dans la perspective du développement d’un marché régional des énergies renouvelables dans l’espace UEMOA, à instituer des mesures de vulgarisation des énergies renouvelables dans l’espace UEMOA et instaurer un cadre règlementaire propice aux investissements privés dans les projets d’énergies renouvelables dans les Etats membres de l’UEMOA. Selon les responsables, sa transposition permettra entre autres de donner sans doute un coup d’accélérateur au processus de transition vers un système électrique dominé par les énergies vertes dans l’espace UEMOA. De plus, « l’application de la Directive contribuera à la mobilisation des ressources privées pour la réalisation des infrastructures pour l’accès des populations à l’énergie moderne et pour le développement d’un marché régional des énergies renouvelables », a affirmé Bourama KANADJIGUI, Chef de la Division des Energies Renouvelables à la Commission de l’UEMOA. Aussi, est-il que les EnR ont pour avantages selon l’Expert : « la réduction de la dépendance des Etats membres de l’UEMOA vis-à-vis des équipements de production d’énergies fossiles importées, la sécurisation des approvisionnements énergétiques des Etats membres et l’accès à l’énergie des populations vivant dans les zones isolées ou rurales ».

Recommandations à l’endroit des autorités

A l’issu dudit atelier, les participants ont lancé des appels et formulé des recommandations à l’endroit des décideurs notamment des autorités béninoises en vue d’assurer une meilleure transposition de la directive au niveau national. Après avoir remercié les autorités béninoises en l’occurrence le Ministère de l’Energie, de l’Eau et des Mines pour l’accueil, le Chef de la Division des Energies Renouvelables à la Commission de l’UEMOA affirme : « l’appel que j’ai à lancer c’est vraiment à l’endroit des autorités béninoises, c’est vraiment de prendre des dispositions urgentes pour pourvoir transposer ces directives pour permettre aux populations d’accéder à une énergie durable. Les énergies renouvelables sont des énergies durables et à des prix raisonnables, accessibles à tous. » Les mini-réseaux solaires photovoltaïques par exemple, poursuit-il, « sont des catalyseurs pour la lutte contre la dégradation de la planète. Etant des énergies propres, j’invite les Etats à véritablement les promouvoir.»

Les acteurs du secteur privé à leur tour ont exhorté les dirigeants à vivement tenir compte de tout ce qui a été fait et transcrit dans le rapport de l’atelier en vue de redorer le blason du secteur de l’énergie au Bénin. « Il faudrait que ce que nous avons fait tout au long de ces deux jours soit vraiment utilisé, que cela ne soit pas rangé dans les placards, mais qu’on en tienne véritablement compte, surtout le volet de l’exonération des équipements. Il faut aussi que le gouvernement puisse prendre cela en compte pour permettre à ce que l’économie à la base soit boostée», a laissé entendre Donatien AHOVELOU, membre du bureau exécutif de l’Association Interprofessionnelle des Spécialistes des Energies Renouvelables au Bénin (AISER).

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Je suis Martine Yélian AWELE. Je suis Journaliste, rédactrice-correctrice.
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