La Conférence citoyenne pour le climat et la biodiversité est une initiative mise en œuvre par l’ONG Save Our Planet en collaboration avec Solidarité Laïque, LABIS Porto-Novo, ODDB ONG, Voix et Actions Citoyennes, EDUC’ECO, LE RURAL, GIE ODASR BETHESDA et bien d’autres Organisations.
En effet, les analyses effectuées sur le terrain stimulent que « les femmes sont les couches sociales les plus affectées par les effets des changements climatiques parce qu’elles sont chargées de l’approvisionnement en eau des foyers ou ménages ; c’est elles qui vont chercher du bois de chauffe », a fait savoir Chrystelle DAKPOGAN, Directrice Exécutive ODDB ONG. Carin ATONDE, Directeur des programmes JVE-Bénin ajoute que « Les femmes sont à l’avant-garde de tout ce qui est gestion de ménage et lorsqu’il y a problème, elles subissent plus ces effets. » Il poursuit en affirmant que « les femmes de l’Ouémé qui ont pour activité la pêche ou la transformation des espèces aquatiques par exemple, sont plus touchées par les effets des changements climatiques parce qu’il y a raréfaction. » Il note à cet effet qu’ « il faille vraiment attirer leur attention sur le danger qui les guette en tant que socle des ménages ; encore qu’aujourd’hui priorité est faite aux femmes qui œuvrent pour la protection de l’environnement. » Au cours de la conférence, plusieurs problèmes liés à la commune ayant abrité l’évènement ont été relevés.
Problèmes environnementaux
Il s’agit entre autres de l’absence de point de regroupement des déchets dans la commune de So-ava, la présence de dépotoir sauvage dans la commune d’Adjarra et Missrété, la déforestation très poussée à Dangbo, la non institutionnalisation des problèmes environnementaux par l’Assemblée, la disparition de quelques reliques forestiers P/N.
Eu égard à ces multiples problèmes environnementaux, des solutions idoines ont été proposées.
Approches de solution
Les mesures palliatives proposées par l’assistance dans le but de limiter les effets de changements climatiques sont d’ordre familial, organisationnel et administratif. Des discussions menées par les panélistes, on note essentiellement qu’il est judicieux d’inviter les femmes « à militer dans les organisations de lutte contre les changements climatiques et à parler au nom de leurs paires (mères, sœurs, femmes au foyer, femmes rurales, etc.)».
Recommandations
Selon les participants à ladite conférence, il faudrait : sensibiliser les populations de So-ava elles-mêmes sur la collecte et la création des mini-dépotoirs ; mettre la pression sur la mairie pour la collecte, faire une opération de destruction des dépotoirs sauvages, associer d’autres organisations pour le reboisement, plaidoyer à l’endroit du parlement sur l’institutionnalisation effective des problèmes environnementaux. En ce qui concerne les femmes, « il faut qu’elles fassent les pas vers les instances de prise de décisions et ne pas laisser les hommes décider à leur place », a renchéri Laurette SOUALY, Coordonnatrice du LABIS Porto-Novo. Chrystelle DAKPOGAN de ODDB ONG, affirme quant à elle que : « les femmes doivent se documenter et faire usage des foyers améliorés afin d’éviter des maladies liées à l’usage des foyers conventionnels qui génèrent généralement de la fumée ». De même, il est important d’inciter les femmes à un changement radical de comportements, et à travailler en synergie avec les hommes dans la lutte contre les effets du changement climatique en vue de la protection de toute la biodiversité. Par exemple, dans les zones où les habitants sont confrontés à la rareté des pluies et aux problèmes relatifs à l’eau potable, « (les milieux ruraux notamment où les parcourent des kilomètres avant de trouver de l’eau, les femmes desdits milieux peuvent s’entendre pour aller voir les autorités et leur proposer des choses comme par exemple la création d’un forage alimenté par un système solaire) », a expliqué la Coordonnatrice de LABIS Porto-Novo. « Elles peuvent même demander une audience auprès des élus locaux pour donner leur avis », a-t-elle signifié. Christelle estime quant à elle qu’ « il urge opter pour des solutions naturelles en aidant les femmes à mener les activités génératrices de revenus sans avoir recours aux ressources naturelles afin de réduire la dépendance vis-à-vis moyens conventionnels ou fossiles.»
Malgré qu’il soit un homme, Carin ATONDE, Directeur des programmes de JVE-Bénin s’inscrivant dans la même logique déclare qu’il faille éveiller la conscience des femmes sur le sujet et leur proposer des solutions en dépit de leur indifférence. Il renchérit que « tout le monde est invité à planter les arbres, à les entretenir et à emboiter les pas des éco-citoyens comme Greenpeace ». Il n’a pas manqué d’interpeller les jeunes, les enfants, les adultes (hommes et femmes) à plus de responsabilités dans le combat pour la protection de l’environnement. Cette conférence meublée par diverses communications s’inscrit dans le cadre de la réalisation du projet Café Climat au Bénin.